En vue de constituer des stocks tampon pour le mois de Ramadhan, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a rendu publique, avant-hier, la décision d'acheter aux éleveurs leurs moutons pour constituer des stocks de viande rouge. En vue de constituer des stocks tampon pour le mois de Ramadhan, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a rendu publique, avant-hier, la décision d'acheter aux éleveurs leurs moutons pour constituer des stocks de viande rouge. Cette opération d'achat, d'abattage et de stockage de viande ovine a déjà commencé. Pour rappel, c'est la période où les appétits des spéculateurs deviennent de plus en plus insatiables. Il arrive que ces derniers choisissent des bassins d'ovins ou de viandes moins regardants sur le plan sanitaire. Comme ce fut le cas du Soudan l'an dernier où même une certaine presse a été entraînée à négliger les intérêts des citoyens et ceux de la nation. C'est la première fois de l'histoire du pays où certains opérateurs économiques agissant dans la profession ont recours au stockage. Il est vrai que les pluies providentielles viennent de fausser les calculs des chevillards, rendant l'offre inférieure à la demande. C'est aussi l'occasion d'apporter de l'aide aux éleveurs en leur achetant à des prix étudiés leurs moutons. En cette période de soudure, les moutons doivent tondus et ont besoin d'aliments pour ne plus être fragilisés par rapport aux risques des gelées noires qui sont parfois meurtrières. Parmi ces stockeurs, c'est-à-dire en dehors des structures de l'Etat, il y a des privés. Personne ne s'attendait à ce sursaut d'honneur de leur part et ils viennent de vérifier qu'ils ont leur part du marché. Avec cette action, ils viennent d'adhérer au système de régulation mis sur pied il y a deux ans par le MADR. Pour cela, le ministre, le Dr Rachid Benaïssa, avait annoncé que l'Algérie a importé quelque 11.000 têtes de bovins d'engraissement durant le premier trimestre de 2011. Ces bovins sont destinés à la consommation durant cet été. Il dira aussi que la consommation des viandes rouges en Algérie, c'est-à-dire 400 000 tonnes, 30 à 50 000 sont importées. Mais la tendance a entamé une courbe baissière depuis la mise en place des nouveaux dispositifs de régulation. Il y a quelques jours, la sècheresse persistante avait installé le doute chez les éleveurs qui commençaient à proposer leurs bêtes à la vente à des prix cassés. Les maquignons comme d'habitude faisaient durer le plaisir dans l'espoir d'acheter au plus bas sauf que les croyants de Ksar Echellala lors de la prière des louanges à l'irrigation (sallete el istiskae) ont imploré le Tout- Puissant et leur demande fut prise en considération, la pluie s'est transformée en importants orages. Du jour au lendemain, le prix de l'orge est redescendu à moins de 2000 DA, les pâturages sont désormais gras et fournis. Le prix des bêtes est remonté pour se stabiliser à son cours normal. Lors de la tenue du conseil national de la fédération des éleveurs, Abdelaziz Belkhadem avait dénoncé les fuites transfrontalières de cheptels. Il dira, à l'Est, ce sont nos bovins, à l'Ouest, ce nos ovins et au Sud, ce sont nos camelins qui quittent le pays vers nos voisins qui apprécient leur viande. Il ajoutera que nos ports et aéroports reçoivent chaque jour des tonnes de viandes. Il est intervenu au nom du président. Il avait à un certain moment, lorsqu'il était chef du gouvernement, encouragé et défendu les importateurs au détriment des éleveurs. Le monde bouge. Djilali Harfouche