Une partie de la population constantinoise préfère se réfugier dans la dérision pour essayer de limiter l'étendue de sa grogne. Elle se dit très satisfaite que les dirigeants du pays n'aient pas songé à confier la gestion des canalisations du gaz naturel à la Seaco, jusque-là chargée uniquement de la difficile alimentation en eau potable. On touche du bois ! Car si cette idée venait à s'installer dans quelques têtes, une grande partie de la ville et de sa périphérie risquent de ne pas boucler le deuxième semestre de l'année. Même si, en rajoutent d'autres, cela serait quelque part positif puisque on réduirait le nombre des sit-in et des mouvements de grève. Pourtant, la Seaco ne semble plus se contenter de bricoler dans les fuites d'eau mais elle s'est mise à gratter ces derniers jours dans les réseaux du gaz naturel. En effet, lors des travaux effectués près de l'Université Mentouri, c'est une conduite principale du gaz que ses ouvriers ont sérieusement endommagée. Cet incident a provoqué une alerte qui est allée jusqu'à inciter quelques habitants d'une cité à fuir leurs logements pour se mettre à l'abri. D'autant plus que les techniciens de la Sonelgaz ont mis beaucoup de temps pour arriver sur les lieux du sinistre et effectuer les réparations nécessaires. Ces techniciens ont été pris dans un de ces nombreux embouteillages qui font désormais partie de l'infernal quotidien des Constantinois. Il est inutile de préciser que différents départements de l'Université ont été privés de gaz, notamment les laboratoires d'analyses qui ont été obligés de ranger tous les travaux en cours durant une longue récréation. L'autre «performance» a été enregistrée au niveau du chemin forestier où une impressionnante fuite de l'eau potable s'est déclarée. L'eau a coulé jusqu'à faillir inonder les rails du chemin de fer mais là aussi, la Seaco est intervenu avec diligence. Non pas pour réparer sur place mais pour fermer l'eau et cesser ainsi d'alimenter de nombreux quartiers, entre autres, Sidi Mabrouk inférieur, l'hôpital Ben Baddis, El Kantara, le Chalet des pins, la Cité Bentellis, La Casbah, Souika et la rue Ben M'hidi, principalement commerciale. En bref, c'est une catastrophe qui a été dure à supporter. D'autant que la fermeture des robinets va s'étendre vers le nord de la ville touchant Bellevue, Boussouf et ses environs. Et comment la boucle va être bouclé ? Tout simplement par un incendie qui s'est déclaré dans les locaux administratifs justement situés à la cité Boussouf. Là on dit qu'il s'agissait d'un court-circuit électrique qui a failli détruire beaucoup de dossiers jugés importants. Mais pas aussi importants que cela puisque même les habitants qui se sont acquitté de leurs factures de consommation continuent à recevoir des agents qui leur remettent des «avis de passage» agrémentés de menaces quant à d'éventuelles poursuites devant la justice. Pourvu que ce ne soit pas de la part de quelques vierges effarouchées qui n'exercent pas leurs fonctions au niveau de la Seaco de Constantine mais aux antipodes de notre indigente province. H. T.