Moscou a lancé, hier, un appel à l'opposition syrienne « à prendre sa part de responsabilité et à répondre à des mesures prises par les autorités pour mener des réformes». «Les membres de l'opposition doivent s'asseoir ensemble pour trouver un accord» déclaré le chef de la diplomatie russe, au lendemain de l'annonce par Moscou d'user de son droit de Véto contre toute résolution du Conseil de sécurité à l'encontre de Damas. De son côté, la Ligue arabe a rejeté, hier, «avec énergie» les menaces proférées par certaines forces extérieures d'imposer des sanctions contre la Syrie ou tout autre pays arabe. Le secrétaire général adjoint de la Ligue arabe, Ahmed Ben Helli, a indiqué, dans une déclaration à la presse, que la Ligue arabe «est consciente à travers les expériences passées, de la gravité des sanctions sur les peuples, leur stabilité et leur croissance», réaffirmant son rejet de toute ingérence étrangère dans les affaires intérieures des pays ou toute atteinte à leur souveraineté ou unité. Les propos de M. Ben Helli semblent certes traduire les leçons tirées de la situation dramatique qui prévaut en en Libye après l'intervention de l'Otan sous le parapluie de la résolution 1973 du Conseil de sécurité, à la demande de la Ligue arabe. Celle-ci aspire à la mise en œuvre des «importants» projets de réforme annoncés par la direction nationale syrienne, a estimé M. Ben Helli, en précisant que la Ligue considérait la Syrie comme «un Etat central et le centre d'équilibre et de stabilité dans la région, d'où la nécessité pour tous de tenir compte de cette spécificité». Par ailleurs, les propos tenus par le future ex-secrétaire général de la Ligue arabe, Amr Moussa, exprimant, la semaine dernière, sa préoccupation sur ce qui se passe en Syrie, n'ont pas été suivis de message pour la non-ingérence occidentale dans toute voie menant à la résolution de la crise syrienne. Pour M. Ben Helli, les revendications des peuples arabes liées à la réforme et au développement «est un droit légitime qu'il faut satisfaire». Après quoi, il a souligné que la Ligue arabe «regrette» chaque goutte de sang versée en Syrie, affirmant que la protection des civils en Syrie et dans les autres pays arabes «est un devoir fondamental et un engagement moral». Réitérant l'appel de la Ligue arabe «à l'arrêt de toute forme de violence, par toutes les parties». Il est à noter que les propos tenus par M. Ben Helli ont coïncidé avec le discours prononcé, hier, par le président Syrien et la réunion tenue à Luxembourg des ministres des Affaires étrangères de l'Union européenne.