Malgré les dénégations, les fuites en avant et le refus du directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de communiquer une quelconque information à même de rassurer les populations et de les amener à plus de vigilance, il se confirme qu'il y a bel et bien une épidémie de fièvre typhoïde dans la wilaya d'Annaba. Elle s'est étendue à Echat. Trois habitants de cette commune de la wilaya de Tarf voisine sont venus s'ajouter aux 16 autres des cités Rym et Sidi Achour à Annaba. Deux hommes âgés de 75 et 25 ans sont décédés à la suite de complications de leur état de santé générées par leur contamination à la fièvre typhoïde. Dix-neuf autres personnes atteintes de cette même pathologie sont venues s'ajouter aux quatre mises en quarantaine au service infectieux de l'hôpital Dorban du Centre hospitalier universitaire de Annaba. La fièvre typhoïde s'est déclarée dans la 4e ville d'Algérie à la fin du mois de juillet. Au vu du nombre de cas suspects enregistrés au fil des arrivés quotidiennes de patients inquiets quant aux symptômes (vomissement et fièvre) qu'ils présentent, il se confirme qu'il s'agit bel et bien d'une épidémie. Cette situation est également confirmée par l'alerte maximale à laquelle sont soumises l'ensemble des structures de santé et par ce qui semble être une cellule de crise mise en place au niveau du cabinet du wali. Alerte aussi dans les services de la Société de l'eau et de l'assainissement de Tarf et Annaba (Seata). Cette société du ministère des Ressources en eau a, après des analyses effectuées dans son laboratoire, formellement démenti la contamination de la production en eau potable servie aux populations des deux wilayas d'Annaba et Tarf. Des sources proches du secrétariat général au ministère des Ressources en eau indiquent que sur instruction de Abdelmalek Sellal, des cadres centraux se déplaceront dans les prochaines 24 heures à Annaba dans le cadre d'une enquête. Ils ont pour mission de déterminer avec exactitude le niveau de responsabilité de leur structure de Annaba quant au facteur réel à l'origine de la multiplication des cas de fièvre typhoïde. Par ailleurs, des parents des deux décédés victimes de la fièvre typhoïde se prépareraient à entamer une procédure judiciaire à l'encontre de la Seata. Ce qui explique la fébrilité qui caractérise le secrétariat général de la wilaya où se multiplient les réunions regroupant les responsables de la santé, hydraulique, eau et assainissement. Pour l'heure, faute de communication avec les uns et les autres de ces responsables, donc d'informations fiables, les supputations vont bon train à Annaba où la valse des chiffres sur les décédés, des personnes contaminées ou suspectées de contamination. Sellal dépêche une commission d'enquête Alors qu'une cellule de crise présidée par la secrétaire générale a été installée au siège de la wilaya, Abdelmalek Sellal a instruit plusieurs de ces cadres centraux à l'effet de se déplacer à Annaba dès aujourd'hui. Ils ont pour mission de lancer une enquête approfondie sur les incidents survenus à la fin de ce dernier mois de juillet au barrage de Cheffia. Des travaux de réparation de deux grosses conduites d'adduction d'eau y avaient été lancés. Ce barrage est la principale source d'alimentation en eau potable des wilayas de Annaba et Tarf en charge de la Seata. C'est justement au lendemain de ces travaux que plusieurs cas de fièvre typhoïde se sont déclarés dans les deux wilayas en question. Or, selon un communiqué émis aujourd'hui, la direction générale a apporté un démenti formel quant à son implication dans la contamination de l'eau potable servie aux populations. Par ailleurs, on croit savoir que les familles des deux personnes décédées de fièvre typhoïde ont décidé d'entamer une procédure judiciaire contre la Seata.