Farid Eddine Abou Hamad Mohamed, fils d'Abou Bakr Ibrahim, est né vers 1140-1142 et serait mort en 1230 lors d'un massacre perpétré par les hordes mongoles à Nishapour, qui était, à l'époque, une ville florissante et un foyer de culture dans le Khorassan. Le nom d'Attar est, en fait, un surnom ; il désigne celui qui fait le commerce des parfums (apothicaire). C'était la profession de son père et le poète en hérita. Dans sa boutique d'apothicaire, il composa sans doute la plupart de ses œuvres, il voyagea cependant beaucoup et rencontra plusieurs mystiques, tels que Nadjmou Eddine Kubra et le plus grand poète mystique de la Perse, Djalal Eddine Eroumi, alors que celui-ci n'était qu'un enfant. Attar prédit à son père qu'il enflammerait un jour les cœurs d'amour divin. Plus tard, Djalal Eddine dit d'Attar, dans un vers célèbre : « Il fut l'âme du mysticisme, je ne fais que suivre sa trace.» La piété, l'humilité et la tendresse étaient quelques-uns de ses traits. C'était, en effet, un homme profondément religieux, menant une vie austère, méprisant les richesses. Il ne trouvait pas d'opposition entre vie active sage et pure et contemplation. Esprit très ouvert et indulgent, il détestait l'intolérance qui, écrit-il dans son livre des secrets, «empêche l'homme d'adorer Dieu». Sa compassion s'étendait aux plus pauvres et aux déshérités, ainsi qu'aux animaux, dont il parle avec bonté et humour. Sa culture était immense et l'on ne peut que s'émerveiller devant ses connaissances : Coran, histoire de l'islam, littérature, musique, philosophie, astronomie, médecine. Il a tout étudié, et certains de ses biographes racontent qu'il avait passé soixante-dix années à rechercher les épisodes composant son célèbre livre «le Mémorial des saints». Le grand mystique Djamî disait : «On ne peut trouver ailleurs que dans les odes et poèmes d'Attar le dévoilement d'autant de mystères de l'unification, l'explication d'autant de vérités spirituelles, la révélation d'autant de secrets de l'état extatique.» Et Doulatchah : «Les mystères de la spiritualité s'offraient à lui par milliers et à découvert ; dans sa cellule, les vérités les plus impénétrables et les plus inaccessibles à l'homme partageaient le secret de sa retraite, comme la nouvelle épouse partage avec son époux l'appartement nuptial». Le plus grand poète mystique de l'Iran, Djalal Eddine Eroumi, à qui Attar avait offert, alors qu'il n'était encore qu'un enfant, son Livre des secrets, éprouvait pour lui une admiration sans bornes. «Attar, disait-il, a parcouru les sept cités de l'Amour, tandis que j'en suis toujours au tournant d'une ruelle.» Farid Eddine El-Attar est l'auteur d'un très important ouvrage en prose. «Tadhkirat El Awliya» (Mémorial des saints) relatant les paroles et les expériences de soixante-douze saints soufis. Ses biographes lui attribuent entre cent mille et deux cent mille vers.