Ce sont des centaines d'hectares de terres agricoles appartenant à l'Etat qui sont quotidiennement détournées par la mafia du foncier pour être revendues aux cartels implantés des deux côtés de la frontière qui y érigent de vastes dépôts pour le stockage de la marchandise de contrebande et autres constructions illicites. Devant l'impuissance des autorités locales à endiguer ce fléau, les bidonvilles prolifèrent à une vitesse fulgurante et sont devenus une véritable plaie saignante qui s'attaque même aux terres agricoles. En effet, de nombreux sites forestiers mitoyens aux cités illicites comme El Hamri et Omar (des cités renfermant plusieurs milliers de constructions bâties sur des terres agricoles relevant des domaines de l'Etat) ont complètement été décimés pour être transformés en lots à bâtir et revendus à raison de 5 000 DA le mètre carré. Bien que sonnette d'alarme a été tirée de nombreuses fois par les citoyens et les divers articles de presse publiés çà et là à ce sujet, les responsables restent de marbre et assistent impuissants à cette dégradation des terres agricoles. «Il y a à peine quelques mois, le site était vierge, aujourd'hui, les arbres ont disparu pour laisser place à une véritable cloaque de constructions illicites et de dépôts destinés à la contrebande», nous dira un citoyen. Du côté de l'APC, on déplore la propagation de ce phénomène qui touche les quatre coins de la ville. L'APC demeure impuissante, faute de moyens humains et matériels, car il faut noter que la ville de Maghnia s'étale sur plus d'une quinzaine de kilomètres carrés et compte une population de plus de 200 000 habitants, avec une forte concentration au niveau de ces cités bidonvilles comme El Hamri, Omar, El Karma El Morra, Chtab. L'APC n'a peut s'attaquer à ce fléau qui ne cesse de prendre de l'ampleur avec un seul engin de démolition. En l'espace de quelques années, le nombre de constructions illicites recensées dans les zones citées a sextuplé. La mafia du foncier s'attaque maintenant aux terrains privés comme c'est le cas de la parcelle de terre qui s'étend sur plusieurs hectares et qui demeure la propriété de l'ex-président de la République Ahmed Bella, dont une partie a été squattée par cette mafia du foncier qui ne semble reculer devant rien.