La prochaine rentrée universitaire s'annonce dès le départ mouvementée. Tous les indicateurs sont réunis pour que les organisations estudiantines, agréées et non-agréées, paralysent les universités algériennes en signe de protestation contre l'insatisfaction de certaines de leurs revendications socio-pédagogiques. En effet, le passage de l'ancien vers le nouveau système LMD (licence-master-doctorat) suscite encore plusieurs points de discorde pour les deux parties, surtout au sujet de la reconnaissance des diplômes. A cela s'ajoute le manque de places pédagogiques pour certaines filières, la surcharge dans les groupes et dans les classes de cours, le manque de sécurité dans les établissements et surtout la détérioration des conditions de vie dans les cités universitaires. Difficile de fixer les responsabilités, a l'administration qui ne fait pas son travail, aux employés de cité et des resto U qui, pour certains, détournent les denrées alimentaires destinées aux étudiants, ou aux prétendues organisations estudiantines qui, au lieu de défendre les droits de ces malheureux étudiants, passent leurs temps à se hasarder dans les rouages de la politique. Face au ras-le-bol des étudiants, des comités indépendants se sont créés l'année dernière, qui ont pu paralyser durant plusieurs mois la plupart des universités algériennes. Ce mouvement a même menacé le bon déroulement de l'année universitaire. Cette situation a engendré de véritables batailles rangées entre les deux camps. Conscient des problèmes qui menace la stabilité de l'université algérienne, le président Bouteflika, rappelons-le, avait instruit le ministre, lors de l'audience consacrée au secteur de l'enseignement supérieur le 22 août dernier, d'être attentif et à l'écoute de l'étudiant. A cet effet, le chef de l'Etat a mis en exergue «la nécessité et l'importance de maintenir la dynamique de développement des capacités d'encadrement et d'accueil pédagogiques et d'œuvres universitaires en vue d'améliorer les conditions d'études et de vie des étudiants». Au sujet du passage de l'ancien au nouveau système et le problème de reconnaissance des diplômes, le président de la République a mis l'accent sur «l'importance de la poursuite de la réforme dans un contexte d'approfondissement de la concertation entre les différentes composantes de la communauté universitaire, ainsi que sur une meilleure employabilité des diplômés en renforçant les filières à fort potentiel de création d'emplois». Tout en encourageant les acquis de la communauté scientifique en matière d'amélioration de la qualité des formations, le Président a insisté sur une meilleure visibilité de l'université algérienne au plan international. Pour lui, «il s'agira de concentrer les efforts sur l'objectif primordial d'élévation du niveau de l'encadrement scientifique et pédagogique, dans le but, notamment, de le mobiliser davantage au service de l'université de demain».