A la veille de la rentrée universitaire, les organisations estudiantines s'inquiètent. Et pour cause, elles estiment que tous les ingrédients sont réunis pour une rentrée mouvementée. Le passage de l'ancien vers le nouveau système LMD (licence-master-doctorat), le manque de places pédagogiques pour certaines filières, notent ces organisations, sont autant de signes avant-coureurs d'une rentrée chaude. C'est ce que pense notamment l'Union générale des étudiants libres. Pour cette organisation, il est hasardeux de parler d'une rentrée universitaire normale tant que les responsables n'écoutent pas les étudiants et que l'aspect quantitatif prime sur l'aspect qualitatif. «Il faut voir dans quelles conditions, les étudiants sont accueillis», a affirmé Khaldi Sofiane, de l'Ugel, tout en pointant du doigt l'administration qui, à ses yeux, n'accomplit pas son «devoir comme il se doit». La mauvaise gestion des infrastructures d'accueil, en particulier les résidences universitaires, est une autre préoccupation soulevée par les étudiants. En outre, le même orateur a souligné le manque d'outils pédagogiques, dont les laboratoires. «Cette situation, dit-il, pénalise les étudiants et les enseignants ». Tout comme l'Ugel, le Comité national algérien des étudiants (Cnae) qui a déclenché les grèves de 2011 fait le même constat. Selon ce comité, la situation ne changera pas tant qu'il n'y a pas de volonté politique tendant à résoudre les véritables problèmes auxquels fait face l'Université algérienne. «Les choses n'ont pas évolué, soutient Zermout Hanane, membre du Cnae, certaines facultés se préparent d'ores et déjà pour entamer des mouvements de protestation à compter de la prochaine rentrée universitaire ». Contrairement aux deux organisations précitées, la ligue nationale des étudiants algériens pense que la prochaine rentrée universitaire sera des plus normale. Pour son responsable, le nombre de places pédagogiques et autres infrastructures d'accueil existantes et celles nouvellement réceptionnées permettront l'hébergement des nouveaux bacheliers. Toutefois, il a noté que le passage du système classique au nouveau système licence-master-doctorat (LMD) risque provoquer des remous. Et pour éviter un tel scénario, il a exhorté le ministère de l'Enseignement supérieur et de la recherche scientifique à rendre publique les lois y afférentes. Dans ce cadre, il a indiqué que la commission scientifique, qui s'est réunie à maintes reprises pour débattre de cette question et mettre en œuvre des moyens permettant aux étudiants de passer sans encombre du système classique vers le nouveau système, a remis son rapport à qui de droit. «Nous souhaitons que la tutelle mette en application ces lois le plutôt possible pour assurer une rentrée universitaire sereine», espére-t-il.