Trois étudiants croupissent à la maison d'arrêt d'El Harrach en attendant leur comparution devant le magistrat instructeur. Interpellé hier, lors de la conférence de presse animée en marge de la conférence nationale des universités, sur le malaise qui secoue, ces derniers temps, l'université algérienne, le ministre de l'Enseignement supérieur a déclaré être prêt à dialoguer.«Je suis à l'entière disposition des étudiants. Nous sommes ouverts au dialogue et nous sommes là pour répondre à leurs revendications. Tous les problèmes finissent par se régler», a-t-il indiqué. Cependant, à chaque rentrée universitaire, c'est pratiquement le même scénario qui se reproduit. Les étudiants n'ont de cesse de revendiquer leurs droits les plus légitimes, entre autres l'amélioration des conditions socio-pédagogiques. Et, peut-être, la dernière affaire ayant secoué l'Institut des sciences de l'information et de la communication est une autre preuve de ce malaise qui persiste. Dans ce contexte, M.Harraoubia a déclaré que «les revendications des étudiants sont illégitimes. Le doyen de cet Institut était devant un dilemme, il n'avait d'autre choix que de faire appel aux services de sécurité pour mettre un terme à la situation qui aurait pu tourner au drame.» Aujourd'hui, trois étudiants croupissent à la maison d'arrêt d'El Harrach en attendant leur comparution devant le juge d'instruction près le tribunal de Bir Mourad Rais. En outre, une dizaine d'autres sont recherchés par la police. A cet effet, le ministre de l'Enseignement supérieur a demandé de faire confiance à la justice algérienne. «S'ils sont innocents, je ne vois pas la raison de leur inquiétude. Il en est de même pour les étudiants recherchés, ils n'ont qu'à se rapprocher du commissariat. Ils doivent faire confiance à notre police», a insisté M.Harraoubia avant d'ajouter « les Algériens sont tous égaux devant la loi. Maintenant, si l'étudiant est arbitrairement accusé, je suis prêt à intervenir en sa faveur». Au sujet de la journée de protestation qui sera observée par le Conseil national des enseignants du supérieur (Cnes), prévue pour le 7 avril prochain, le premier responsable de l'Enseignement supérieur a indiqué que «ce syndicat est agréé par l'Etat, il est libre donc dans ses décisions mais à condition que ses revendications soient légitimes et ne portent pas atteinte aux intérêts des corps enseignant et estudiantin.» A propos du nouveau système d'enseignement mis en place par la tutelle, à savoir le LMD (Licence, Master et doctorat), M.Harraoubia a souligné qu'actuellement il est appliqué dans dix universités algériennes, «ce système sera généralisé graduellement». Concernant la création des cités universitaires privées, le conférencier n'a pas écarté cette éventualité. «Si un nombre d'étudiants désire résider dans des cités U luxueuses, je ne vois pas pourquoi on n'ouvrirait pas la voie au privé», a-t-il estimé. Par ailleurs, dans le cadre de la réforme du système universitaire, le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, avait annoncé au début de la rentrée universitaire en cours le recrutement d'un certain nombre d'enseignants étrangers hautement qualifiés. Interpellé sur cette question, M.Harraoubia a déclaré que le texte de loi établi à cet effet est en phase de finalisation.