Lors d'une conférence de presse tenue hier au siège de son parti, le président du Front national algérien (FNA) a critiqué la politique actuelle de l'Etat, se posant la question de savoir si un parlement a le droit de changer la Constitution, surtout si ce changement touche à l'équilibre des institutions ? «Les représentants du Parlement ne sont que des fonctionnaires et non aucune aptitude à construire un pays», lance-t-il, avant d'ajouter : «Ce Parlement a perdu sa légitimité.» Dans son allocution, Moussa Touati a soulevé trois points essentiels concernant le bilan organique du parti, la position du FNA vis-à-vis des réformes et la situation dans la région du Maghreb. Il considère que la composante actuelle du Parlement n'est pas le cadre adéquat pour entamer les réformes au niveau des instances nationales, maghrébines et arabes actuelles. Il accuse l'Etat de vouloir détourner l'opinion publique des problèmes socioéconomiques que vit le pays vers la représentativité politique des femmes aux assemblées élues, estimant qu'elle n'est du ressort ni du président de la République ni du Conseil des ministres, en ajoutant que cet avant-projet de loi concernant les partis politiques est une atteinte aux libertés des partis. «Ce n'est pas en m'imposant les femmes que je vais marcher ! Le parti n'est pas une administration», clame t-il. Pour éviter toute confusion, l'interlocuteur précisera que le FNA refuse cette ingérence de l'Etat tout en assurant qu'il est pour la femme militante. «J'ai 18 femmes élues et personnes ne me les a imposées.» A une question sur les réformes annoncées par le chef de l'Etat, M. Touati avouera son refus catégorique de la méthode entreprise, arguant que «la réforme ne se fera pas par la promulgation d'une loi à la place d'une autre, mais plutôt par la correction des mentalités et la création un Etat de justice et d'équité». Dans un communiqué remis à la presse, le FNA réitère son soutien sans faille pour le peuple libyen et invite le peuple algérien à exprimer sa solidarité et à condamner les actes meurtriers du régime actuel (libyen). Par ailleurs, le FNA exprime son étonnement devant le mutisme de l'Etat algérien vis-à-vis de la crise libyenne. Il exhorte l'Etat à intervenir pour venir en aide aux populations en Libye.