Lors d'une conférence de presse, consacrée à la rentrée sociale et la situation socioprofessionnelle des praticiens, le président du Syndicat national des praticiens de santé publique (SNPSP), Dr Lyes Merabet a appelé le ministre de la Santé, de la population et de la réforme hospitalière, Djamel Ould Abbès à reprendre le chemin du dialogue, afin de désamorcer la «situation boueuse actuelle, qui impose de régler ces problèmes», a-t-il affirmé, hier à Alger. Selon le président du SNPSP, le dialogue avec la tutelle s'est rompu le «9 mai, et depuis nous avons adressé deux écrits pour obtenir une audience avec le ministre, sans résultat», dénote t-il. Le syndicaliste a dénoncé la politique d'«un poids, deux mesures», appliqué par la tutelle, vis-à-vis des revendications socioprofessionnelles des praticiens de la santé publique. A l'occasion de cette rencontre, Dr Lyes Merabet a mis l'accent, à travers un bilan, sur l'évolution de l'application des réformes dont «a profité» le personnel de la santé publique. En ce qui est du statut particulier, promulgué en novembre 2009, «il est nécessaire qu'il soit amendé» avant d'ajouter «pour les autres secteurs, l'amendement a été fait, alors que nous, on nous a demandé d'attendre la promulgation des autres statuts», a-t-il déclaré. Pour l'incontournable régime indemnitaire, l'orateur s'est indigné de l'attitude de Djamel Ould Abbès, qui «se trimbalait avec la nouvelle fiche de paie devant les médias», alors que «ces chiffres concernent les anciens et non pas ceux des débutants. Les nouveaux praticiens n'ont pas besoin de connaître ce qu'ils vont toucher dans dix ans mais à l'heure actuelle», a-t-il estimé. Notons que, deux études faites par l'UGTA en 2009 et par le SNAPAP l'année dernière (2010), a évalué le salaire national minimale garantit (SNMG) à 35 000 DA. Aussi, les rappels des augmentations salariales avec effet rétroactif depuis le 1 janvier 2008, qui devait être perçu en deux tranches, «il n'existe aucune conformité de l'application de cette mesure qui est seulement à 10% réglée au niveau des établissements hospitaliers à travers le pays», précise t-il. S'agissant de la mesure liée à la promotion en grade supérieur pour les praticiens qui ont à leur compte 10 ans d'activité, «il se trouve qu'elle n'est pas appliquée jusqu'à présent». Tandis que pour «la création du troisième grade, personne n'en a bénéficié puisque tout simplement ce poste n'a pas été réalisé», a-t-il signalé. Ces volets et d'autres feront l'objet de concertation lors de la réunion du bureau du SNPSP durant le mois d'octobre prochain, «nous sommes en train de réunir la base pour avoir leurs propositions. Quelque soit la situation, nous allons appliquer ces dernières», a annoncé le président du syndicat, qui n'a pas écarté la possibilité de recourir à un mouvement de débrayage de concert avec le SNPSSP dans le cas où leur préoccupations ne seront pas prises en considération par la tutelle. En marge de la rencontre, Dr Merabet est revenu sur la réunion de la tripartite prévue jeudi prochain la qualifiant d'une rencontre «de validation des décisions qui auront été prises pour nous», il a dénoncé l'exclusion des syndicats autonomes tous secteurs confondus du dialogue social. «Il existe un faussé entre ce qu'on entend au niveau de la présidence et la réalité sur la scène nationale. Comme c'est le cas pour la promulgation de la nouvelle loi sanitaire», s'étonne t-il. La crise du vaccin a trop duré Par ailleurs, le président du SNPSP a dénoncé la mauvaise gestion de la crise de la disponibilité du vaccin qui dure depuis plus d'un an. «On ne peut pas mettre en danger, en étant pouvoir public (ministère de la Santé), la vie des citoyens pour raison de la non disponibilité des médicaments. Cette situation a trop duré et appelle à une véritable prise de position».