«Notre blé n'est pas bio», c'est la réponse du président France Export Céréales, Jean-Pierre Langlois-Berthelot, en marge de la tenue des «rencontres 2011 algéro-francaises des céréales», hier à Alger. «1 600 000 tonnes de blé tendre», c'est la quantité importée par l'Algérie de France depuis le début de la campagne commerciale, le 30 juin 2011, a affirmé Jean-Pierre Langlois-Berthelot, président de France Export Céréales, organisateur de cet événement. Un blé qui n'est surtout pas bio sachant que le marché algérien, de son côté, ne produit et ne consomme que les aliments issus de l'agriculture biologique. L'Algérie, «client fidèle» de la France en matière des céréales en raison de la situation géographique et de l'absence de l'auto-suffisance en cette matière, se retrouve donc, dans l'obligation de s'approvisionner avec de tels produits. Il y a lieu de noter que l'Algérie est le premier client de la France. L'année dernière, elle s'est approvisionnée de 4,9 millions de tonnes de blé. Cette quantité a couvert 90% de nos besoins en blé tendre et 70% de nos besoins de blé dur, a-t-on appris de même source. Pour ce qui est de son estimation quant à la demande algérienne pour cette campagne 2011-2012, Jean Pierre Langlois-Berthelot a souligné «qu'au rythme où ça va, les exportations seront extrêmement fortes». En ce qui concerne la production du maïs, les organisateurs de ce rendez-vous annuel s'attendent à une récolte de 15 millions de tonnes sachant que l'Algérie en reçoit un quota d'environ 4 millions de tonnes chaque année. Revenant sur la nature de ces produits, selon ce responsable, la production française n'est pas biologique et ne peut pas l'être car le prix sera forcément plus élevé. «Ça vaut quatre ou cinq fois le prix du blé avec lequel on alimente aujourd'hui le marché», a-t-il soutenu tout en précisant que l'orientation vers une production bio ne va pas servir la France puisque cette dernière ne pourra pas même couvrir la demande locale. «Je pense que ce serait une erreur fondamentale au niveau des marchés de s'orienter massivement vers les productions bios», a-t-il ajouté. Et même si ce n'est pas bio, les exportations françaises pour le marché des céréales connaîtront durant cette campagne commerciale 2011-2012 un grand succès. Et les raisons sont multiples. Parmi lesquelles la récolte estimée à 34 millions de tonnes de blé moissonnés. Une production remarquable malgré que ce pays a été frappé par une forte sècheresse qui peut être qualifiée d'historique. La France avait estimé auparavant une éventuelle baisse de production due à ces raisons climatiques en annonçant une récolte d'environ 28 millions de tonnes. Si la production de blé a été aussi bonne, estiment les organisateurs, «cela revient à la capacité des moyens de ce pays et de la maîtrise». Le retrait des russes du marché international joue aussi en faveur de ce pays voisin. Une absence enregistrée à la suite du décret annoncé par la Russie en été de 2010 portant sur le blocage des exportations du blé. Une décision qui a été prise après plusieurs semaines catastrophiques de canicule et d'incendies.