Le secteur souffre immensément d'un appui financier et, surtout, de la grande perte d'une main-d'œuvre qualifiée avec plus d'un millier de personnes mis au chômage forcé suite aux derniers événements d'une révolte populaire et historique dans le monde arabe, presque 30% de la population tunisienne active vivait de manière directe et indirecte du tourisme qui avait été frappé de plein fouet après le fameux 14 janvier 2010. Le directeur central de la promotion de l'ONTT, Ferid Fetni, déclare que cet important secteur a connu des baisses de 60% et avant les élections son département avait résorbé ses pertes pour arriver à 32%, grâce notamment à l'entrée de milliers de réfugiés libyens sur le sol tunisien. Il faut savoir que le marché français a baissé de 43%, le marché algérien aussi a diminué de 40%. Le ministère du Tourisme du pays voisin, qui a obtenu une forte somme de 30 millions d'euros, soit l'équivalent de 60 milliards de DT, semble égaré dans la turbulence politique que vit actuellement l'Etat tunisien, nous révèle-t-on. Selon notre interlocuteur, les universités d'hier vivaient toutes sous la dictature mafieuse de Ben Ali, qui avait transformé ce haut lieu du savoir en un espace sous strict contrôle policier, où toute voix discordante, laïque ou islamiste, était bannie. Le 23 octobre dernier, quelques centaines de barbus fortement fanatisés, s'autoproclamant serviteurs de la volonté divine, ont fait régner la terreur parmi des enseignantes et des étudiantes, dont les habits n'étaient pas très «islamiques» à leur goût. Ces gens-là veulent surtout faire revenir le trouble et la peur dans le cœur des honnêtes citoyens. La série d'événements qui ont eu lieu ces derniers jours selon un confrère, et au cours desquels des actes d'intimidation ont été commis au sein même de certaines facultés, des étudiants agressant verbalement et même physiquement des enseignantes et des étudiantes à cause de leurs tenues vestimentaires (ne portant pas de voile). D'autres veulent interdire la mixité, notamment dans les restaurants universitaires mais aussi dans les écoles. On avait déjà séparé les hommes et les femmes dans certains centres de vote lors des élections. Le ministère des Affaires religieuses a révélé, il y a quelques jours, que des salafistes contrôlent des mosquées et lieux de prière (de 150 à 200), où ils se sont transformés en guides spirituels et politiques, distillant des propos d'exclusion et de violence. Devant ces dérapages inquiétants, le secrétaire général d'Ennahda, Hammadi Jebali, a indiqué qu'il est totalement contre ces ingérences et que son parti ne cessera jamais de défendre les libertés individuelles. A noter, en conclusion, que la sécurité paraît être stable avec une police d'un autre genre qui, croit-on savoir a pu se structurer, en respectant toutes les catégories de la population, jeunes et plus âgés, a-t-on constaté de visu .