La Fédération nationale des travailleurs de l'éducation (FNTE) a estimé, hier à Alger lors de la tenue de sa réunion au siège de l'UGTA, que 30% de ses revendications ont été satisfaites suite à la grève nationale observée le 4, 5 et 6 octobre dernier. Selon ce corps syndical, le dernier mouvement de protestation a généré de bons résultats. Cela s'interprète en l'obtention d'une révision du régime indemnitaire du secteur de l'éducation par la tutelle. En effet, les travailleurs de l'éducation ont bénéficié d'une augmentation concernant la prime de qualification de 15% calculée sur leurs salaires principaux et une autre augmentation égale comme nouvelle prime et ce, pour tous les travailleurs régis par la loi 315/08 avec effet rétroactif à partir de janvier 2008. Aussi, leur mouvement de protestation a tiré une élévation au profit des laborantins estimée à 10% sur le salaire principal pour la prime de risque et 25% sur le salaire principal comme prime de service technique. Quant aux travailleurs du service économique, il a été décidé de leur attribuer une prime de documentation avec effet rétroactif depuis janvier 2008. Par ailleurs, la fédération insiste sur la révision du statut particulier. Ce dernier constitue le point le plus important des 19 revendications dressées dans la plateforme par la FNTE. Les œuvres sociales, quant à elles sont d'une importance secondaire. La fédération a par l'occasion, nié toutes les accusations portant sur la mauvaise gestion de ce dossier et elle s'est dite prête à coopérer avec toute éventuelle enquête. Au cours de cette réunion, la loi 08/315 a été critiquée. Selon les différents intervenants, cette loi a apporté des modifications indésirables et illogiques quant au système de promotion professionnelle et celui de la classification. Ce changement ne fait aucune différence entre certains postes comme par exemple les enseignants et les directeurs. Cependant, cette loi a favorisé l'apparition de deux catégories d'enseignants. La première catégorie concerne les enseignants de l'éducation primaire, laquelle est en voie de disparition puisque elle a eu recours à une formation classique. La deuxième catégorie appelée professeur d'enseignement primaire est dotée de diplômes d'études supérieures. Et par conséquent, deux enseignants des deux catégories ne font pas partie du même classement et donc, ils ne touchent pas le même salaire. A ce titre, la FNTE demande l'unification de la classification des enseignants et les inspecteurs. Pour le reste des revendications non satisfaites, la FNTE a affirmé sa détermination d'attirer l'attention de la tutelle. Parmi ces points, la question de la médecine de travail qui est en cours de négociations ; celle-ci estime que cette revendication, qui existe depuis 1993, doit être prise sérieusement par le ministère de l'Education nationale et ce, pour le bien des élèves. Ces derniers, précise la même source, ne peuvent avoir une bonne éducation quand les enseignants souffrent de maladies incompatibles avec leur fonction dont certaines formes de surdité ou de maladies neurologiques. Comme solution à ce problème, la FNTE appelle à créer, pour cette tranche d'enseignants, des postes aménagés en dehors des programmes pédagogiques. Cela leur permettra d'avoir une activité professionnelle, de percevoir un salaire décent et l'accés aux soins médicaux. Autre point important, celui de la remise en cause des 36% d'IRG que payent les travailleurs de l'éducation. Ce pourcentage est estimé trop élevé. Toutefois, même si la question de l'intégration des corps communs n'a pas été satisfaite, les membres de la FNTE ont affiché leur solidarité et leur soutien pour cette catégorie de travailleurs dépendant d'une autre tutelle. En marge de ladite réunion, le secrétaire général des travailleurs de l'éducation de la wilaya de Béjaïa a annoncé que le secteur de l'éducation dans cette région est entré dans une grève d'une semaine à partir d'hier. Le mouvement de protestation estimé à 85%, selon ses dires, s'est distingué par une marche au premier jour de protestation.