Le Syndicat national des travailleurs de l'éducation (SNTE) a annoncé hier au cours d'une conférence de presse en son siège, une grève de quatre jours reconductible à partir d'aujourd'hui et jusqu'au 3 février, soutenu dans son mouvement de protestation par trois syndicats autonomes, à savoir le SNAPAP, le SATEF et l'UNPEF bis. Les syndicats, qui ont pour la plupart tenu des assemblées générales jeudi dernier, dénoncent «les atermoiements du ministre de l'Education Boubekeur Benbouzid quant à la concrétisation des revendications des travailleurs de l'éducation.» Selon le secrétaire général du SNTE, Boudjenah Abdelkrim, «la réunion que nous avons eue avec le ministre de l'Education le 25 janvier dernier ne nous a pas convaincus. Nous n'avons eu droit qu'à des promesses mais rien de tangible ne pointe à l'horizon. Il nous a assuré que la commission ad hoc sur le régime indemnitaire continue à travailler et qu'elle a tenu jusqu'à présent plusieurs réunions mais nous ne voyons rien venir. C'est toujours le statu quo. Nous estimons que l'attente a été trop longue alors que nous espérions avoir des résultats probants à nos revendications». En poursuivant: «Nous rejetons en bloc les décisions de la tripartite tenue en décembre dernier, concernant l'annulation de la retraite anticipée, la limitation de l'âge de la retraite à 60 ans et le départ à la retraite après 25 années de travail pour les travailleurs de l'éducation». Et d'enchaîner: «Il faut aussi que le dossier sur les oeuvres sociales soit définitivement tranché comme cela a été assuré par le ministre». Et d'ajouter «Nous ne croyons plus aux promesses de Benbouzid qui devrait faire preuve de bonne volonté pour nous convaincre». L'orateur a dénoncé la manipulation de «certains syndicats qui veulent casser le mouvement de protestation mais la base est consciente des enjeux et de la manipulation de ces syndicalistes qui sont acquis au ministre». Qui sont ces syndicats ? avons-nous demandé. «L'UNPEF, a-t-il rétorqué, qui doit se réunir aujourd'hui avec le ministre pour aller rassurer les enseignants et diffuser de fausses informations alors que jusqu'à présent ces derniers n'ont eu que des promesses». Et de souligner: «Pour notre part, nous avons le soutien des enseignants et le débrayage nous a été imposé comme l'ultime recours pour nous faire entendre notre voix. C'est une demande pressante des enseignants et l'ensemble des travailleurs de l'éducation qui estiment que leur situation stagne et n'évolue pas». Et de conclure: «Nous avons également le soutien des vrais syndicats représentatifs qui nous ont assuré qu'ils poursuivront la protestation jusqu'à ce la tutelle réponde aux revendications légitimes des travailleurs de l'éducation». A cet effet, l'UNPEF-bis dont le SG Hassane Zennir a dans un communiqué annoncé «son adhésion à la grève sans conditions, en appelant les autorités concernées à rendre public le rapport de la commission ad hoc sur le régime indemnitaire en tenant compte des propositions des syndicats autonomes et l'annulation de l'arrêté 94/158 relatif aux oeuvres sociales qui donne l'exclusivité de la gestion à la FNTE». D'autres syndicats comme le CNAPEST, qui doit tenir son conseil national aujourd'hui, sont sur le point d'aller vers la grève. Ce qui augure d'un mouvement plus radical que celui qu'a connu le secteur de l'éducation en novembre dernier. Quant à la FNTE (Fédération nationale des travailleurs de l'éducation affiliée à l'UGTA) qui a appelé à une grève nationale de trois jours à compter du 2 février, pour exiger «la prise en charge urgente du dossier du régime indemnitaire des travailleurs du secteur de l'éducation nationale dans les meilleurs délais et selon les propositions de la fédération reprises par le ministère de l'Education nationale dans son rapport à ce sujet» a décidé de surseoir à son mouvement de contestation suite à une réunion la semaine dernière avec le ministre de l'Education. A rappeler que la commission ad hoc sur le régime indemnitaire doit en principe rendre son rapport aujourd'hui.