Les bons résultats des islamistes aux élections législatives en cours montrent que la démocratie est en marche en Egypte près de dix mois après la chute de Hosni Moubarak, a déclaré dimanche Amr Moussa, ancien secrétaire général de la Ligue arabe et l'un des favoris pour la présidentielle de l'an prochain. Les Frères musulmans, dont le parti Liberté et Justice arrive en tête de la première phase de ce scrutin législatif qui s'étalera jusqu'au début janvier, ont appelé leurs rivaux à «accepter la volonté du peuple». Avec 36,6% des voix, Liberté et Justice devance pour l'instant dans le scrutin de liste les salafistes du parti Al Nour (24,4%), favorables à l'inscription de la «charia» dans la Constitution, et les libéraux du Bloc égyptien, troisièmes avec 13,4% des suffrages, selon les chiffres de la commission électorale et les médias. Ces résultats laissent prévoir que les partis islamistes, même divisés, pourraient contrôler les deux tiers des sièges au Parlement. Les Egyptiens voteront lundi pour élire lors d'un second tour 52 candidats individuels. Aux termes de la loi, un tiers des 498 sièges au Parlement est réservé aux candidats individuels, les deux autres tiers étant attribués à la proportionnelle au scrutin de liste. Le parti libéral Wafd est crédité de 7,1% des voix à l'issue de la première phase du vote, les islamistes modérés du Wasat recueillent 4,3% et l'alliance «La révolution continue» obtient 3,5%. «Je suis heureux de voir s'appliquer ainsi le processus démocratique, de voir le début de la démocratie», a dit à Reuters Amr Moussa. «On ne peut pas prôner la démocratie et ensuite modifier ou rejeter les résultats» issus du scrutin, a-t-il poursuivi.