Décidément, le couple Sarkozy-Obama ne cesse de nous surprendre avec sa démocratie à la gomme. En juillet dernier, le Sarko-yankee a fait voter une loi permettant l'utilisation de balles réelles pour réprimer toute manifestation ou trouble à l'ordre public. Outre cela, il a embourbé les Français dans une crise effleurant leur paupérisation, assassiné des milliers de Libyens sous prétexte humanitaire, et j'en passe. Idem pour Obama dont le Sénat vient d'approuver une loi permettant la détention militaire pour une durée indéfinie de citoyens américains sans accusations ni procès, ce qui marque un nouveau stade dans une décennie d'assaut ininterrompue sur les droits démocratiques et constitutionnels les plus élémentaires. Le vote du Sénat suivait son approbation par la Chambre des représentants mercredi. Il suivait aussi l'annonce par la Maison-Blanche selon laquelle Obama n'exercerait pas son pouvoir de veto contre la mesure, qui est incluse dans la National Defense Authorization Act (NDAA), d'une enveloppe de 662 milliards de dollars pour financer la machine de guerre américaine au moment où le peuple américain subit les affres de la misère. Le projet de loi stipule que toute personne accusée d'être terroriste soit «détenue sans procès jusqu'à la fin des hostilités» dans une prison militaire. Même s'il requiert un tel traitement pour des non-citoyens, il l'autorise pour les citoyens arrêtés en sol américain si le président décide qu'ils méritent une peine extra-constitutionnelle. Cet article de loi légalise les pires crimes commis sous l'administration Bush et sanctionne légalement un Etat policier et militaire américain. Cela démontre indiscutablement qu'il n'existe pas de base pour la défense des droits démocratiques au sein de l'establishment politique américain. A ce sujet, à peine un murmure d'inquiétude de la part des médias de masse contrôlés par la grande entreprise. Et pourtant, en matière de «démocratie» dans les pays arabes, ils ne perdent jamais leur latin. Ainsi, au moment où les Amerloques et les Français somment les pays arabes d'engager des réformes garantissant plus de démocratie et de liberté à leurs peuples, voilà que ces «démocrates» vont à contre-courant de leurs «principes» en imposant leur dictature à leurs populations. Au nom de la «guerre globale contre le terrorisme», un principe «fourre-tout» bannissant tous les droits démocratiques et préservant un nouveau cadre à l'intérieur duquel l'élite dirigeante pourra défendre sa richesse et ses pouvoirs. Un cadre qui se fout éperdument des principes établis par la Constitution et la Déclaration des droits des Etats-Unis. Le développement explosif des manifestations «Occupons Wall Street» et la campagne de répression policière, coordonnées à l'échelle nationale utilisée afin de les disperser, ne sont que les prémices de luttes sociales bien plus grandes à venir. Vive la démocratie !