Outre l'appel à l'abrogation du code de la famille, elles se disent déçues par les partis politiques dits démocrates Attention! Elles reviennent et gare à celui ou à celle qui oserait leur barrer le chemin. Après avoir dans le passé combattu vaillamment la France coloniale, elles ont décidé, cette fois-ci, de recroiser le fer et renouer avec le militantisme et le combat associatif pour faire aboutir la cause féminine en Algérie. Elles étaient belles et déterminées hier au siège du parti AHD 54, pour annoncer la création du Mouvement de solidarité et de soutien à la lutte des , fruit, disent-elles, de longues années de combat et de militance. En présence de Djamila Bouhired, les moudjahidate et, à leur tête, l'infatigable et combattante Fettouma Ouzegane (mère de Fawzi Rebaïne, président de AHD 54 et ancien candidat aux élections présidentielles du 8 avril 2004), ont vite planté leurs banderilles. Code de la famille: appel unanime à son abrogation. Les amendements introduits récemment sur la mouture sont de la poudre aux yeux. Il n'est pas question non plus de divaguer dans les considérations juridiques qui noient souvent, selon elles, les revendications principales. Tout ce qu'elles veulent: «Qu'ils nous rendent nos droits», éructe Mme Imache Houria, membre de l'association. Parce que «en 1962 la femme algérienne, qui avait été partie prenante dans le combat libérateur, a été spoliée de son droit à la citoyenneté», poursuit-elle. Par qui? Par le pouvoir et le FLN alors parti unique qu'elle accuse d'être le principal instigateur du texte de 1984 (le code de la famille). L'abrogation pure et simple, pour être l'alpha et l'oméga de leur politique militante, les moudjahidate entendent faire cause commune et s'allier avec les autres mouvements qui partagent cette approche. Le Mouvement de solidarité et de soutien à la lutte des , selon Fettouma Ouzegane, sa présidente, demeure une association qui regroupe en son sein, des artistes, des de lettres, des militantes de partis politiques, des citoyennes... Mais si les oratrices ont, tout au long de la rencontre, descendu en flammes les pouvoirs successifs qu'elles accablent pour la détérioration des droits des , c'est surtout vers les formations politiques et celles particulièrement qui se revendiquent de la mouvance démocratique, que les critiques furent les plus acerbes. «Ils [les partis] nous ont tous trahis» fulmine Me Imache et poursuivant: «On n'a été sollicitées que pour donner nos voix électorales». Déçues, elles ont convenu à l'unanimité de se passer des services de la classe politique et de mener seules un combat libre et dénué de toute manipulation politicienne, au terme duquel elles apprendront à concrétiser leurs revendications. «Nous ne solliciterons personne. Même le président de la République» renchérit Me Imache. Mme Ouzegane a annoncé la tenue, dans les semaines à venir, d'une conférence nationale pour faire part des objectifs que s'est assignés le mouvement. A un mois donc de la célébration de la Journée internationale de la femme, le 8 mars, les moudjahidate entendent faire de leur entité un rempart pour la défense des droits de la femme algérienne qui «libre, saura toujours faire du couscous à son époux» résume Mme Imache.