Selon Abdelhafid Aourag, directeur de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur, qui intervenait sur la Chaîne III de la Radio nationale dont il était l'invité de la rédaction, grâce à un dispositif d'incitation au retour des chercheurs avec un projet structurant, plus de 200 chercheurs algériens vivant à l'étranger sont retournés en Algérie en 2011. Parmi eux, précise-t-il, deux sommités scientifiques en génomique et en biologie moléculaire, qui publient leurs travaux dans la revue de référence Nature, ont été recrutées par les universités de Chlef et Saïda. Pourquoi ces chercheurs de haut niveau reviennent-ils ? Parce que, selon M. Aourag, la situation socioéconomique du chercheur en Algérie a été nettement améliorée. Les conditions aujourd'hui, fait-il remarquer, sont meilleures pour assurer la mobilité des chercheurs. La refonte a permis de relever le niveau social du chercheur, fait-il constater, un statut a été donné à l'enseignant. Nous essayons, dans la mesure du possible, dit-il, de garantir au chercheur le même environnement qu'il a déjà à l'étranger. Les moyens existent, estime-t-il. M. Aourag se dit convaincu que dans les années qui viennent, le processus de mobilité va se renverser et ceux qui reviendront seront plus nombreux que ceux qui partent. L'effort de l'Algérie est dirigé vers les 8 000 Algériens qui sont dans les universités et font de la recherche scientifique, nous travaillons avec ceux-là, souligne-t-il. 2 000 collaborent avec nous et sont amplement impliqués chez nous, ajoute-t-il. Pour M. Aourag, il faut positiver la fuite des cerveaux, car, explique-t-il, avoir autant de chercheurs algériens à l'étranger, c'est avoir autant de capacités potentielles qui pourront être mises au service de l'Algérie. Un processus de réflexion est lancé, a annoncé M. Aourag, autour de la prochaine loi sur la recherche scientifique en Algérie. Nous sommes, dit-il, à peu près à 600 chercheurs pour un million d'habitants alors que la norme universelle est de 1 080 chercheurs pour un million d'habitants. Les carences des deux premières lois ne sont pas le fait des infrastructures mais de la mobilisation de ressources humaines. Le problème, dit-il, est de savoir comment mobiliser le maximum de chercheurs dans notre pays. Il faut donc, explique-t-il, que la prochaine loi repose sur l'humain. Il faut qu'on redonne confiance aux chercheurs à travers le processus de formation continue. La clef de la réussite d'un système national de recherche est de garantir une mobilité totale des chercheurs au niveau national et international. C'est ainsi que l'on créera la compétitivité. Tous les doctorants issus du système LMD vont être recrutés dans le système de la recherche scientifique, fait-il savoir.