L'ancien secrétaire général du Front de libération nationale Abdelhamid Mehri est décédé dans la matinée d'hier à l'hôpital militaire de Aïn Naâdja où il était hospitalisé depuis le début de ce mois. L'annonce du décès de celui qui avait tenté de faire du FLN un véritable parti politique, loin de toute dépendance des décideurs du sérail, a rapidement fait le tour du milieu politique national. Et même international au regard des nombreuses réactions enregistrées à travers diverses représentations diplomatiques à Alger. Cet ancien membre suppléant au congrès de la Soummam s'est éteint à 85 ans. Tout au long de sa vie et même au plus fort des années de feu, Abdelhamid Mehri n'a jamais cessé de lutter pour une Algérie forte. Comme il avait tenté au lendemain de la mise en route du pluralisme politique en 1989 de faire du FLN un parti activant sans interférence du cercle des décideurs. Ce qui lui avait valu d'être éjecté «scientifiquement» du poste de secrétaire général par ses adversaires. De son vivant, le défunt avait assumé la fonction de ministre chargé des Affaires maghrébines à la constitution du Gouvernement provisoire de la République algérienne (GPRA). Il sera par la suite nommé ambassadeur d'Algérie à Rabat puis à Paris. Cet irréductible de l'arabisation avait soutenu en 1995 le contrat de Rome en participant à la réunion de Sant'Egidio (Italie) aux côtés des leaders du FFS, du PT, du parti dissous et de la Laddh. Proche du président Chadli Bendjedid, il avait apporté sa contribution à la résolution d'un grand nombre de problèmes de politique intérieure. On lui attribue la démarche qui avait amené les islamistes de l'AIS à la table des négociations avec le pouvoir de l'époque. Depuis, Abdelhamid Mehri qui faisait de rares apparitions lors de rassemblement ou via les médias, s'est peu à peu retiré de toutes les activités politiques. Sa toute dernière sortie a été enregistrée il y a quelques mois. Fidèle à sa ligne de conduite d'homme de consensus, il avait préconisé une initiative politique qui avait pour objectif de rassembler les Algériens. Elle avait été ponctuée par une fin de non-recevoir du pouvoir et sa déclaration quant à l'absence de toute volonté de ce même pouvoir d'aller vers de véritables réformes.