Le secrétaire général de la Ligue arabe et le Premier ministre du Qatar ont plaidé le dossier syrien devant le Conseil de sécurité. Contrairement à ce qu'attendaient l'opposition et les pays occidentaux, Hamed ben Jassem Al-Thani et Al-Aribi ont surpris plus d'un en déclarant qu'ils ne sont pas venus demander une intervention militaire en Syrie. Les deux envoyés de la Ligue arabe sont même allés plus loin, ajoutant qu'ils ne demandaient pas également le départ du pouvoir syrien, car c'est au peuple syrien de choisir ses gouvernants. Cet état de fait n'a pas empêché le représentant syrien de tirer à boulets rouges sur la Ligue arabe et surtout sur le Qatar, les accusant de vouloir déstabiliser la Syrie, comme ils l'ont déjà fait auparavant avec d'autres pays. En effet, alors que tout le monde s'attendait à ce que le secrétaire général et le Premier ministre qatari plaident pour une intervention militaire en Syrie, ce fut le contraire qui s'est produit. Les deux envoyés de la Ligue arabe ont nié avoir l'intention de demander une intervention militaire et de vouloir destituer le président syrien. Tout ce que nous voulons est que le Conseil de sécurité exerce une pression par la voie économique afin de l'obliger à négocier avec l'opposition, ont-ils indiqué. «Nous soutenons le plan marocain, qui demande au président Al-Assad de passer la main à son Premier ministre, comme ce fut le cas au Yémen», a indiqué le représentant du Qatar. La surprenante sortie des deux envoyés de la Ligue arabe n'a pas empêché le représentant syrien à l'Onu d'accuser la Ligue arabe et le Qatar de vouloir déstabiliser la Syrie, comme ils l'avaient fait auparavant avec d'autres pays arabes. Au cours de son intervention, l'ambassadeur syrien s'est interrogé sur la place du Qatar, déclarant, je cite : «Monsieur le président, Pourriez-vous m'expliquer si le Qatar est membre de la Ligue arabe ou membre de l'Otan ?» Pourtant, le monde entier a vu que le Qatar a envoyé ses avions et ses militaires bombarder le peuple libyen, a ajouté le représentant syrien. Poursuivant son allocution, le représentant syrien a déclaré, stupéfait, que la Ligue arabe est venue à l'Onu demander des sanctions contre un autre pays arabe membre de la même ligue, à savoir la Syrie. «J'ai souhaité que la Ligue arabe et le Qatar viennent devant cette assemblée pour déposer un dossier contre Israël qui n'arrête pas de tuer le peuple palestinien», a expliqué le représentant syrien. Ce dernier devait également déclarer que le Qatar qui dénonce l'absence de la démocratie dans les pays arabes ne détient même pas une Constitution, a-t-il ajouté. Prenant la parole, les chefs de la diplomatie américaine et française ont réclamé l'adoption d'une résolution dénonçant la répression qui a fait des milliers de morts et appelant à une transition démocratique. La Russie ne veut pas attendre parler de sanction contre la Syrie, rejetant la proposition marocaine et appelant à des négociations directes entre Syriens. Dans sa conclusion, le délégué permanent de la Syrie à l'ONU, Bachar Al-Jaafari, a affirmé que la Syrie rejetait l'ingérence étrangère, ajoutant que la souveraineté, l'indépendance et l'unité des territoires de son pays sont une ligne rouge.