D'une année à une autre, les chiffres de la délinquance juvénile, en général, et de mineurs convaincus de crime, en particulier, sont en hausse. La pauvreté, les problèmes familiaux, la déperdition scolaire et la violence des adultes sont les facteurs encourageants de ce mal social menaçant l'avenir d'une société entière. Alarmant. Au cours de l'année 2011 et rien que pour les zones extra-muros, 3 281 personnes âgées de moins de 18 ans, ont été interpellées dans des affaires de criminalité. La totalité de ce chiffre concerne des auteurs de différentes formes de délinquance et d'insécurité touchant à la famille, au voisinage et à la sécurité publique en générale. A la fois difficile et amer de croire que ces milliers d'enfants et adolescents interpellés en une année ont commis des meurtres, des vols et autres. Le bilan annuel de la gendarmerie compte, entre autres, 21 homicides volontaires, 696 coups et blessures volontaires, 894 vols, 30 menaces et 18 viols commis par cette tranche importante de la société. A relever que la violence a beaucoup gagné de terrain au cours de la décennie du terrorisme pour être héritée par des enfants devenus actuellement adolescents et des adolescents devenus adultes dont certains n'ont pas pu échapper à une agressivité gravée dans leurs comportements. Ces dernières années, le milieu de la délinquance a recruté dans ses rangs ces victimes de la décennie, devenues, par conséquent, auteurs de crimes. D'autres se sont retrouvés dans cette situation à défaut d'une prise en charge familiale et scolaire adéquate. Durant l'année écoulée, une centaine de personnes mineures ont figuré parmi les arrestations pour consommation ou commercialisation de drogue, 61 pour contrebande, 33 pour violation de domicile et 159 pour dégradation de biens d'autrui. Malgré leur jeune âge, quelques délinquants mineurs ont réussi à s'organiser en gangs doublant les conséquences de leurs actes irresponsables. En douze mois, 102 délinquants organisés pour faire du mal notamment en matière d'agressions et des vols ont été interpellés par la gendarmerie à l'issue du démantèlement de dizaines de ces associations regroupant trois individus et plus. 187 autres ont été coincés en tentant d'être candidats à l'émigration irrégulière vers l'autre rive de la Méditerranée. Pour ne citer que ces actes délinquants, les milliers de jeunes délinquants recensés en 2011, sont impliqués dans presque toutes les formes de criminalité ordinaire ou organisée. Les grandes villes sont davantage les plus touchées par ce problème à savoir qu'au cours de la même année, Alger a occupé la première place en matière de délinquance juvénile avec 260 affaires suivie de Sétif avec 199 affaires et Tipasa enregistrant 189 affaires. Sur les 3 281 mineurs arrêtés, figurent 144 filles. Mineurs victimes d'actes criminels Par ailleurs, plusieurs dizaines d'enfants et d'adolescents figurent chaque année parmi les victimes des affaires de criminalité. Durant l'année écoulée, ce sont 351 mineurs dont 111 filles, qui sont victimes de différentes formes de violence. Il s'agit, entre autres, de 133 victimes de coups et blessures volontaires, 160 victimes de détournement et d'incitation à la débauche, 27 victimes de vol, 16 victimes de viol et 4 d'inceste. A noter que même en étant victime, la population mineure goûte à toutes formes de criminalité. En tout état de cause, il faut dire que même les 3 281 mineurs arrêtés sont, eux aussi, des victimes de diverses circonstances même s'ils ont fait d'autres victimes. La sonnette d'alarme doit être tirée sans tarder afin de prévenir l'avenir de notre pays contre cette délinquance juvénile qui prend de l'ampleur. Une prise en charge adéquate et efficace de nos enfants impliquant tout le monde est nécessaire pour freiner le ravage. Famille, école, société et autorités sont toutes appelées à intervenir et bien accomplir leurs différentes missions au profit d'un avenir serein.