Le candidat PS à la course à l'Elysée, François Hollande, a critiqué mercredi les propositions du président sortant, Nicolas Sarkozy visant à durcir les conditions d'immigration et accusant son rival d'incohérence. «En 2007, Nicolas Sarkozy avait promis l'immigration choisie estimant que sur les 200 000 personnes qui viennent en France depuis maintenant 10 ans, la moitié devrait être des immigrés venant travailler dans notre pays, mais en réalité l'immigration économique est tombée à 10%», a affirmé le candidat à la course présidentielle, sur la radio française Europe 1. Il a pointé une nouvelle fois «une incohérence» chez le président sortant, qui hier «souhaitait l'immigration économique et aujourd'hui veut la réduire», a-t-il ajouté. Réaffirmant qu'il supprimerait la circulaire du ministre de l'Intérieur Claude Guéant sur les étudiants étrangers «qui a fait beaucoup de mal», il s'est pris aux nouvelles règles que le président sortant veut imposer aux conjoints étrangers de français. «Je suis d'accord pour qu'on lutte contre la fraude et les mariages de complaisance» a-t-il dit. François Hollande a estimé que cela allait multiplier «les recours», car «le droit européen comme le droit international, pose l'obligation quand vous êtes mariés de vivre ensemble». Intervenant lors d'un débat sur une chaîne de télévision française, le président candidat, avait confirmé la veille vouloir soumettre à des conditions plus difficiles de revenus et de logement, le regroupement familial et la délivrance de visas d'installation aux étrangers mariés avec des ressortissantes françaises. Le candidat du PS a par ailleurs qualifié de «contre-vérités» les affirmations de la droite selon lesquelles il ferait des régularisations massives et rappelé son intention de faire des «régularisations au cas par cas, avec des critères» clairement établis, transparents, à savoir le critère du travail, de la présence sur le territoire et le critère familial». «Aujourd'hui, il y a 30 000 régularisations par an (à....) . «Nous serons sans doute dans le même ordre de grandeur», a-t-il dit, jugeant qu'il serait «stupide» de donner des objectifs chiffrés.