Les familles qui ont été relogées dans la cité Bahrara ont occupé les logements qui leur ont été attribués. Elles les occupent toujours, contrairement à ce qui s'est passé lors des autres opérations de résorption de l'habitat précaire ou la majorité des «familles» recasées avaient revendu le « pas-de-porte» avant même d'y habiter. Pour cette fois-ci, il n'y a qu'un seul «chef» de famille qui a revendu le logement pour lequel il s'est fait recensé. Selon certaines indiscrétions, il a cédé le F3 pour cent quatre-vingt millions de centimes, il s'est offert un véhicule neuf et il se pavane avec en ville. Cette situation fait excéder la population qui en veut beaucoup plus aux agents techniques et aux élus qui l'ont recensé. Il est passé entre les mailles du filet qui a débusqué plus de deux cents faussaires et intrus qui avaient bénéficié de logements par ailleurs. Les langues se délient parait-il, et beaucoup de personnes n'ont pas passé une nuit dans leur baraque ou taudis, disent-elles. Ils ont facilité le déménagement car ils n'avaient pas de bagages et de mobilier. Alors que d'autres familles misérables ont subi les aléas d'Ezzeria. Elles n'ont presque pas dormi la veille de la «rahla» (déménagement). Ils n'ont jamais cru qu'ils allaient habiter avant la fin février comme l'avait promis le wali lors d'une réunion qui a regroupé les délégués des quartiers précaires. Trois jours avant : les familles recensées et élues pour être relogées ont plié bagage. Cela a commencé au moment où les chefs de famille avaient reçu les avis d'attribution. Ils avaient réglé aux guichets des régies de l'Opgi qui sont restées ouvertes le week-end. La redevance comprenant tous les frais de raccordement à l'électricité et au gaz, l'avance de la caution et les mois de location du logement dont ils venaient de bénéficier et qu'ils habitent. Les 503 familles qui habitaient pour certaines depuis la période coloniale, les six poches d'habitat précaire (El Moustakbel, El Moutachaiba, Belghezal, Ouled Nacer, la zone industrielle et Aïssa el Kaid) passeront désormais le reste de leur vie dans de bonnes conditions dans des logements décents dans la cité Bahrara. Par contre, les deux bidonvilles qui risquaient de poser des problèmes aux 1 201 familles retenues parmi les 1702 qui ont été relogées en une deuxième étape, à savoir Ezzeriaa et El Fouçha. Les lundi, mardi et mercredi premiers jours du mois de mars resteront gravés dans leur mémoire à jamais. Ceux d'une seconde vie, une vraie vie que venait de leur offrir l'Etat. Les moyens de transport des meubles et autres bagages et ballots des familles ont été mobilisés ainsi que 290 agents de manutention pour aider les familles. 8 minibus ont été réquisitionnés pour transporter ces familles. Les enfants continuent leur scolarité dans les nouveaux établissements scolaires au sein de la nouvelle cité de Bahrara qui abrite leurs logements. Les enfants ont ôté leurs mules et chaussures pour sentir la douceur du carrelage, et ils se sont précipités sur les toboggans et balançoires du nouveau quartier leur nouveau quartier. Depuis le 6 mars, certaines familles n'ont pas voulu éteindre la lumière comme pour rattraper le retard vécu dans l'obscurité et le froid. Dans cette cité, les enfants ne feront plus la queue pour acheter la bouteille butane ou s'approvisionner en eau. Tous les logements sont dotés de toutes les commodités. Les enfants consacreront désormais leur temps à la scolarité. C'est aussi le meilleur cadeau que l'on puisse faire à une mère de famille ou tout simplement le plus beau cadeau du 8 Mars pour les femmes recasées. La couverture médiatique était timide et pourtant cette fois-ci et jusqu'à l'heure actuelle, il n'y a eu qu'une seule personne sur les mille sept cent deux qui s'est avérée indélicate. sonnes qui ont été déplacées.