Boudé par les dirigeants européens de droite, François Hollande devait tenter de sortir de son isolement, aujourd'hui 17 mars, à Paris, lors d'un meeting avec la gauche européenne, au Cirque d'hiver. Le chef des sociaux-démocrates allemands (SPD), Sigmar Gabriel, son homologue italien, Pier Luigi Bersani, le Premier ministre belge, Elio Di Rupo, et le président du Parlement européen, Martin Schulz, seront à ses côtés. Avec un objectif : soutenir le candidat socialiste français, dont l'éventuelle victoire pourrait faciliter, selon les différentes fondations de gauche à l'origine de la rencontre, l'alternance en Allemagne et en Italie, en 2013. D'ici là, l'Europe risque de peser comme jamais sur l'action du prochain gouvernement, quel que soit le candidat victorieux le 6 mai. François Hollande et Nicolas Sarkozy sont attendus au tournant à Bruxelles, comme à Berlin ou à Rome, en matière de politique budgétaire et économique. En cas de victoire, le premier promet de renégocier le traité budgétaire signé par le second, le 2 mars, pour y adjoindre un volet «croissance», et muscler encore la gouvernance de la zone euro. «Si je suis élu président de la République et s'il y a un nouveau Parlement, eh bien ce nouveau Parlement ne pourra pas ratifier ce traité en l'état, s'il n'est pas modifié», a martelé François Hollande sur France 2 jeudi soir. «Mme Merkel ne décide pas au nom de tous les Européens», a-t-il dit.