Selon Abdelhafidh Aourag, directeur général de la recherche scientifique au ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, qui intervenait sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale, il y a, en Algérie, 30 000 enseignants chercheurs et 2 066 chercheurs permanents qui exercent dans les centres de recherche, soit au total 580 chercheurs pour un million d'habitants, sachant que la moyenne dans le monde est de 1 060 chercheurs par million d'habitants. Nous sommes très loin de la moyenne universelle, fait-il remarquer. Pour M. Aourag, les moyens financiers ne posent pas problème, ce qui manque c'est la ressource humaine qualifiée qui peut faire de la recherche de haut niveau, tout le défi est là. Il explique ce déficit par le fait de l'existence de deux paliers pour le doctorat alors que dans tous les pays du monde, il n'y a qu'un seul palier et la moyenne d'âge du docteur est de 25 ans. Avec la réforme et l'introduction du LMD, nous fournirons des docteurs à 25 ans, dit-il. Nous aurons alors, ajoute-t-il, une ressource humaine compétente pour la recherche. Aujourd'hui, les conditions salariales ont changé, fait-il observer, le salaire d'un chercheur n'a rien à envier à celui d'un professeur à l'étranger. Conséquence, fait-il savoir, il y a un très grand retour des compétences exerçant à l'étranger vers l'Algérie. Selon M. Aourag, la situation est en train de se renverser, il n'y a pas de départ vers l'étranger mais des retours. Il estime qu'il faut sédentariser le chercheur et pour cela mettre en place un plan spécial de construction de logements pour les chercheurs autour de leur lieu de travail, pour que le lieu de résidence fasse partie de l'environnement de la recherche. Il cite à l'appui l'exemple de Ghardaïa où le centre de recherche n'était pas visible sur la Toile, mais après la construction de logements pour les chercheurs près du centre de recherche, il y a eu un recrutement massif de chercheurs dans ce centre. Ce centre, fait-il remarquer, explose en, matière de production scientifique et dépasse de très loin de très grands centres de recherche installés à Alger. Depuis 1998, fait-il observer, il y a une planification de la recherche avec un financement et une continuité dans la politique nationale de développement de la recherche. Le ministère, fait-il savoir, a inscrit la construction de 100 centres de recherche, de 19 plate-formes technologiques, les résultats seront visibles en 2014. Il y a, sur le marché de l'emploi, ajoute-t-il, 3 800 postes de chercheurs et d'ingénieurs de recherche. Pour M. Aourag, l'Algérie est très bien classée et possède de grandes compétences et un vivier exceptionnel pour plusieurs disciplines (comme la chimie, la résistance des matériaux, la biodiversité). Il déplore qu'aucun secteur socio-économique ne fasse appel au ministère de l'Enseignement supérieur pour les questions liées au développement technologique. Il y a, fait-il savoir, 4 000 chercheurs potentiels qui peuvent apporter un plus à partir de l'étranger. Il révèle que 90 chercheurs algériens installés dans les pays du Golfe veulent revenir en Algérie. Il cite également d'autres chercheurs installés au Canada et aux Etats-Unis qui veulent revenir. Il fait savoir que 200 chercheurs sont déjà revenus en Algérie.