Ramdani Brahim, laisse-t-on entendre, est un exemple de sérieux avec un palmarès édifiant, ancien professeur d'EPS depuis plus de 20 ans, joueur puis entraîneur-joueur de football depuis 1966. Il reste une référence très riche en théorie et dans la pratique et les résultats n'ont pas démenti ses qualifications sur les terrains, c'est en quelque sorte l'entraîneur par qui l'accession arrive, l'homme à la baguette magique au même titre que les regrettés Ali Benfeddah et Ahmed Arab. N'a-t-il pas participé à trois accessions consécutives de la Jeunesse Sportive de Bordj Ménaïel (JSBM), le club de son enfance et dans lequel, il a évolué en tant que joueur de base dans les années 1950, formant avec Amrous Amar et Tonkin Hocine, la fameuse et fantastique triplette d'où son surnom «Brahim tri». N'a-t-il pas contribué à l'accession parmi l'élite du CA Batna ? L'US Biskra sous sa houlette s'en souvient pour avoir atteint les quarts de finale de la Coupe d'Algérie. Le club de football des Issers sous son impulsion a pu évoluer à un échelon supérieur, le CMB Thénia lui doit beaucoup dans la métamorphose et surtout l'accession en honneur. Cependant, si Ramdani Brahim est lié par l'histoire à son club natal, la JSBM, il faut rendre à Brahim ce qui est à Brahim et reconnaître qu'il avait offert à l'USM El Harrach sa deuxième Coupe d'Algérie en 1987 et contre qui ! Le hasard fait bien les choses, contre le club de la ville qui l'a vu naître Bordj Ménaïel, voilà ce que l'on appelle du professionnalisme ! Récidivant par là le parcours de feu Bahmane Abdelkader, l'enfant de Tlemcen qui avait auparavant offert la 1re Coupe d'Algérie en 1974 à la fameuse formation des Semsem contre l'équipe des Zianides en l'occurrence, le WA Tlemcen, quelle curieuse coïncidence ! Deux entraîneurs qui réussissent à décrocher le sésame de la Coupe d'Algérie face à leurs clubs natals. Dur est le métier d'entraîneur ! Ramdani Brahim ou plutôt cheikh Ramdani, comme aiment l'appeler les supporters, a été à l'origine des titres de noblesse de la JS Bordj Ménaïel, ce prestigieux club de football qui a damné les pions parmi l'élite de la division nationale Une pendant plus de quatorze années (avant de sombrer dans l'anonymat) et de l'USMH, pendant plusieurs années. Ramdani Brahim est un entraîneur au répertoire aussi étoffé et confiné dans l'oubli, sa carrière de technicien a débuté avec la JSBM en qualité d'entraîneur joueur (fonction disparate actuellement, le dernier à l'avoir occupé est Djamel Menad au sein de la JS Kabylie). Il est considéré comme l'un des meilleurs coachs que l'Algérie ait pu connaître au même titre que les cheikh Kermali Abdelhamid, Zouba Abdelhamid, Ali Benfeddah, Ahmed Arab, ammi Smaïl Khbatou, Hacene Hamoutene, Bentifour, Oualikene Amokrane, mais une chose est sûre et il faut le dire, il y a entraîneur et entraîneur, car il existe cette dualité née de la dichotomie entre les diplômés de l'ISTS qui n'ont jamais pratiqué le football mais qui l'ont étudié en théorie et ceux qui l'ont pratiqué en tant que joueur puis l'ont étudié. Cette situation a toujours fait sourire cheikh Brahim, il avait toujours dit qu'en football comme ailleurs, la science joue un rôle prépondérant mais l'entraîneur fort de cet acquis ne doit pas faire preuve de suffisance car le travail sur le terrain est aussi important. La «pratique» palpable réelle est déterminante, le mieux est que les entraîneurs œuvrent dans le même état d'esprit dans une saine collaboration, toujours faut-il que les entraîneurs démunis soient réceptifs aux données scientifiques. Il avait toujours entendu parler de charges physiques mais en connaît-on toujours l'usage. La science peut orienter sur la base d'une méthode planifiée avec une préparation échelonnée, selon les physiologies et les âges. Le football pour le cheikh Ramdani Brahim, c'est toute la passion du ballon rond mais il se résigne tout de même et pense que le métier d'entraîneur en l'état actuel des choses est loin d'être une sinécure. Devenir entraîneur c'est quelque chose de noble, c'est un moyen de communication avec un monde qui nous apporte beaucoup de choses mais il y a de l'ingratitude quelque part. Il faut aimer ce métier et savoir intégrer les progrès de la science dont l'apport est inestimable. Ramdani Brahim est cet entraîneur qui a beaucoup donné au football algérien, il a connu des heures de gloire parmi les clubs de l'élite, il est redescendu à la base pour entamer une autre expérience avec des clubs de divisions inférieures. Il a fait accéder la saison dernière le NA Réghaïa en division nationale amateur. Ramdani Brahim a traversé une période dure et difficile car il a perdu son épouse, sa fille et son beau fils lors du séisme du 21 mai 2003, une catastrophe qui l'a marqué à jamais, mais en homme pieux et croyant en «el kada ouel kadar», il a su surmonter cette pénible épreuve.