L'Union nationale des handicapés algériens a organisé, hier, au centre de presse El Moudjahid, une conférence sur la situation des personnes handicapées en Algérie, en présence des membres de l'Union, des représentants des associations ainsi que des journalistes. Cette rencontre est une occasion pour lancer un appel d'urgence au président de la République et les ministres concernés afin d'exposer les différents problèmes dont elle plonge cette frange, comme ils souhaitent réactiver le projet de la loi 02-09 garantissant les droits des personnes handicapées. A ce titre le représentant de l'Union, M. Rezak Mohammed Lamine a déclaré que ces différents projets mis en place, doivent être soutenus et accompagnés par des actions de sensibilisation, le but étant de véhiculer une autre conception du handicap et de la personne handicapée, car selon le conférencier, la loi relative à ces personnes, votée en 2002, afin de protéger et de promouvoir cette frange, et le décret 02-09 qui définit d'une manière claire les catégories et ses avantages, est devenu «inacti », et ne convient pas avec leurs besoins vu les changements constatés dans les différents domaines, social et économique, a-t-il plaidé. Pour sa part, Mohamed Khadou qui est intervenu juste après, a souligné que la situation des handicapés est de plus en plus alarmante et préoccupante, en rappelant qu'un SOS a été lancé à maintes reprises par les associations intervenant dans ce domaine, et les familles ayant à charge des enfants handicapés. Pour le moment rien n'est fait. «La situation est arrivée à un seuil critique, la prise en charge médicale fait défaut et l'accès aux soins devient de plus en plus problématique et inaccessible, rien n'est organisé, notamment pour les enfants». Ces oubliés de la société, à travers des rencontres initiées ici et là, ne cessent de revendiquer la revalorisation de la pension, de la facilitation de l'accès au travail, aux soins et au logement. Ils revendiquent aussi l'aménagement des espaces publics de façon à leur assurer une certaine mobilité ce qui leur ouvrira grandes les portes d'accès au monde de l'éducation, notamment. Ils appellent l'Etat à améliorer leurs conditions de vie. Cette frange de la société est dépourvue des droits les plus élémentaires. «Même l'allocation qui nous est allouée n'est pas versée de manière régulière», estiment-ils. Disons, que l'Etat a consacré, depuis plusieurs années, une pension mensuelle qui était de 3 000 DA, et depuis 2007, cette somme a été augmentée de 1 000 DA, pour passer à 4 000 DA. Néanmoins, une question s'impose d'elle-même. Est-ce que cette amélioration répond à toutes les dépenses du handicapé, lui qui est astreint à assumer parfois à deux fois plus de frais qu'une personne normale?