A l'appel de 20 partis et organisations politiques et principalement les Frères musulmans, plusieurs manifestations ont été organisées au Caire et dans plusieurs villes égyptiennes. Ces manifestations seront suivies par des rassemblements similaires prévus le vendredi prochain selon les organisateurs. Le jugement de Hosni Moubarak et de ses ex-dirigeants par des «tribunaux révolutionnaires», telle est la principale revendication des organisateurs. Cet argument et les autres revendications ne semblent pas être les véritables raisons de la mobilisation de la rue dont l'objectif essentiel consiste à renverser le pouvoir par un «coup d'Etat populaire». En effet, dans la capitale égyptienne, les manifestants se sont donné rendez-vous à la sortie des cinq mosquées du Caire, après la prière d'Al Asser. Les manifestants marcheront vers la télévision d'Etat, le conseil militaire et vers plusieurs institutions de l'Etat. Malgré les concessions du conseil militaire en leur faveur, les islamistes mobilisent de plus en plus la rue et menacent d'une deuxième révolution si toutefois leurs revendications ne sont pas satisfaites. Plusieurs points de revendications ont été réclamés par les Frères musulmans appuyés par les salafistes et plusieurs organisations de masse comme «la création des tribunaux populaires pour rejuger Hosni Moubarak, ses fils et ses anciens responsables, l'ouverture d'un procès pour juger Ahmed Chafik, l'ex-ministre de l'Intérieur, Mahmoud Wagdy et les chefs des services de renseignements et de la sécurité de l'Etat». Les manifestations de ce mardi «font partie d'une série d'évènements pour permettre à tous les Egyptiens d'exprimer leur désir de protéger la révolution et réaliser ses objectifs», a affirmé la confrérie. Les meneurs de ces manifestations ne veulent plus entendre parler du deuxième tour des élections présidentielles. A moins de semaines, des appels à l'annulation du scrutin et du boycott fusent des leaders islamistes et même du candidat Mohamed Morsi. A la place des élections, c'est un Conseil présidentiel composé de Mohamed Morsi, Hamdeen Sabahi et Abdel Moneim Aboul Foutouh qui est proposé. Devant plusieurs milliers de manifestants rassemblés à la place Tahrir, les trois meneurs se sont dits prêts à rassembler leurs forces pour former un Conseil présidentiel et diriger le pays. «C'est une idée respectable», ont expliqué les manifestants. Tous ceux qui sont sur la place demandent la même chose, indiquant ne pas accepter les élections, criant d'être derrière les trois personnalités populaires à savoir, Hamdeen Sabahi, Aboul Fotouh et Khaled Ali. Cette fin de semaine s'annonce vraiment risquée en Egypte, la situation peut dégénérer à n'importe quel moment et le pire est à craindre. Nous y reviendrons.