C'est la situation la plus paradoxale que puisse vivre un parti sorti vainqueur des élections législatives, avec ces tiraillements qui n'en finissent pas et une guerre de positions qui finira sans doute par affaiblir le parti, quel que soit le vainqueur. Ce qui s'est passé hier à la réunion du comité central du FLN à Sidi-Fredj entre «redresseurs» et «loyalistes», au-delà de la pertinence des revendications des unes et de la position des autres, donne une très mauvaise image de la transition démocratique que notre classe politique prétend être en mesure de concrétiser sur le terrain. Les «barons» du FLN ne sont-ils pas conscients des répercussions néfastes que cela peut provoquer au devenir du parti lui-même ? Parce que cela ne peut que profiter aux islamistes, qui, plus prédateurs que jamais, sont en train d'aiguiser leurs armes et ne désespèrent pas de «conquérir» un jour le pouvoir, malgré leur défaite cuisante aux législatives du 10 mai dernier. C'est vraiment affligeant de constater qu'un parti comme le FLN – avec toute son expérience et ses ressorts internes – se trouve incapable d'imaginer une issue à une crise d'ordre organique, lorsqu'il lui est demandé de driver le train de réformes engagées et voulues par le président de la République et de faire barrage aux aventuriers.