Les campagnes électorales des deux candidats à l'élection présidentielle égyptienne ont annoncé leur victoire avant même la fin des opérations de dépouillement. Les partisans d'Ahmed Morsi ont été les premiers à ouvrir le bal annonçant la victoire de leur candidat avant que leurs voisins d'Ahmed Chafik ne les contredisent, indiquant que c'est l'ex-Premier ministre qui est en tête des suffrages. Quelques heures seulement avant les premiers résultats provisoires, les conseillers du candidat islamiste M. Morsi ont indiqué à l'aube que leur candidat a obtenu 52, 5 de suffrages contre 47,5 pour son concurrent Ahmed Chafik. Sans attendre, le candidat islamiste a tenu une conférence de presse par laquelle il s'est autoproclamé Président d'Egypte, remerciant le peuple égyptien de lui faire confiance. Des centaines d'islamistes ont manifesté leur joie au niveau de la place Tahrir. La réplique de la campagne électorale d'Ahmed Morsi ne s'est pas fait attendre puisque son porte-parole a ironisé sur ces résultats indiquant que l'ex-Premier ministre aurait obtenu plus de 52% des voix et serait en tête. Aucun résultat officiel n'a encore été communiqué. Les bureaux de vote ont fermé leurs portes à 22h, soit deux heures plus tard que prévu afin de favoriser la participation. Quelque 50 millions d'électeurs étaient appelés à voter. Le dépouillement a commencé aussitôt après. A l'issue du premier tour, les 23 et 24 mai, il avait fallu attendre plusieurs heures avant d'avoir un résultat. Samedi, le Conseil suprême des forces armées (CSFA), qui dirige le pays depuis le départ du président Moubarak en février, a annoncé samedi la dissolution de l'Assemblée. Dans une Déclaration constitutionnelle complémentaire attendue sous peu, le CSFA devrait s'attribuer de facto «le pouvoir législatif et le contrôle des budgets de l'Etat», tant que de nouveaux députés n'ont pas été élus. Une décision que les Frères musulmans, qui disposaient d'une large majorité depuis les législatives pluralistes de l'hiver dernier, ont assimilée à un coup d'Etat. «Nous avons informé le Conseil suprême des forces armées (CSFA) de notre rejet catégorique de la déclaration constitutionnelle complémentaire, car cela porte atteinte au droit de la Chambre élue à légiférer», a déclaré le président de l'Assemblée égyptienne, Saad al-Katatni issu des Frères musulmans. Pour l'instant, les deux camps ont annoncé leur victoire et ce, dans l'attente de la proclamation officielle des résultats.