Si les services de la Protection civile des villes côtières comptabilisent les interventions pour sauver des personnes et constatent le nombre de noyades mortelles sur les différentes plages du littoral, dans les lacs suspendus ou les marres et retenues d'eau en montagne et les cours d'eau à l'intérieur du pays, ils n'interviennent que pour repêcher les cadavres. Ces endroits ne sont pas ouverts à la baignade et pourtant, ils sont très fréquentés en période estivale. Généralement, ce ne sont pas uniquement les ruraux qui font trempette. Les villageois le font aussi et les habitants des banlieues ne s'excluent pas des baignades. Les bassins réalisés pour le compte de l'irrigation agricole à titre privé servent de piscines pour les membres de la famille et les proches du propriétaire en été. Bien sûr, il y a ceux qui ont réalisé des piscines couvertes et chauffées pour leurs propre compte que même les membres du deuxième cercle de la famille ne fréquentent pas. Voilà en résumé les nouvelles habitudes estivales qui s'installent petit à petit dans le monde rural et dans l'Algérie profonde. En ce qui concerne les villes moyennes et grandes, des piscines ont commencé à être réalisées par l'Etat ici et là. Dans les petites communes, des bassins de baignade,servent de lieu d'attraction estivale. Il y a même une commune qui s'est permise un «complexe aquatique». Un privé a réalisé à Djelfa une piscine dont l'entrée est payante, et c'est elle qui est la plus fréquentée. A la différence des autres et à son avantage, elle se trouve à proximité des habitations des deux grandes cités populaires de la ville de Djelfa. Une seule victime à la piscine de Hammam Charef a poussé les autorités à la fermer depuis 2003 à ce jour. Si l'on se suit ce raisonnement, il faut fermer toutes les routes pour éviter les accidents. Le wali ordonne la réduction des prix d'accès aux piscines du secteur public Dernièrement, le wali de Djelfa, en compagnie d'une importante délégation, a sillonné les communes de la wilayas et a procédé à des inaugurations et mises en service des installations sportives et de jeunesse. Pratiquement toutes les piscines olympiques et semi-olympiques ont été érigées en dehors du tissu urbain. C'est-à-dire que le fils du pauvre n'ira jamais se baigner. Seuls les nantis et les véhiculés peuvent y accéder. Un autre moyen est utilisé pour que «les gueux» ne gênent pas la quiétude des nantis par la direction de l'OPOW : l'attribution d'horaires à des «clubs» ou «associations» qui ne participent à aucune compétition. Et pour le tri, la solution, c'est le prix d'accès qui est de 100 DA pour chaque séance. A Aïn Ouassara, ayant été interpellé par les citoyens sur la question, le wali a pris la décision au pied levé et a ordonné au directeur de la jeunesse et des sports de réduire le prix à 40 DA. Lors des visites que nous avions couvertes, un citoyen nous a accosté pour nous dire : «Je viens de formuler un vœu. Celui de voire en Algérie beaucoup de fêtes du 5 Juillet pour que les autorités se rendent compte des déviations, de l'apeuprisme (un nouveau terme usité par la société qui découle de l'à-peu-près) et des détournements fait sur le dos de l'Etat au nom de la jeunesse.» Le wali a relevé à Charef le SLEP qui est de connivence avec l'entrepreneur pour malfaçon et tentative d'induction de l'autorité en erreur. Pour la petite histoire, l'entreprise de réalisation de ce bassin n'a pas respecté les normes requises et contenues dans le cahier des charges. Au lieu d'utiliser comme prévu une faïence conforme pour laquelle l'entrepreneur avait soumissionné, il utilisera un produit de qualité médiocre et pour camoufler les choses, avec les différentes complicités, il a rempli le bassin d'eau et le jour J, ils ont ramené beaucoup d'enfants à qui ils ont offert la séance. Le tout pour jeter de la poudre aux yeux du wali. Sauf que... le wali était mis au courant.