En adoptant une résolution sur la Syrie, vendredi dernier, dans laquelle l'Assemblée générale de Nations unies appelle, à la fin des violences en Syrie, il a été notamment question de l'incapacité du Conseil de sécurité à résoudre la crise dans ce pays. Si le texte proposé par l'Arabie Saoudite a connu des modifications avant son adoption par l'Assemblée générale, notamment sur le départ du président syrien, point qui n'a pas été retenu dans le texte final soumis pour adoption. Si l'adoption de la résolution n'est pas contraignante, celle-ci intervient au moment où certains acteurs sur la scène régionale et internationale appellent à une démarche hors du Conseil de sécurité. Ce qui a été explicitement porté dans le texte adopté par l'Assemblée générale de l'Onu et qui fait état de l'incapacité du Conseil de sécurité à résoudre la crise en Syrie. En déplorant que «le Conseil de sécurité n'a pu s'accorder sur des mesures qui obligeraient les autorités syriennes à respecter ses décisions», le texte rédigé par l'Arabie Saoudite n'a pas porté sur la violence perpétrée par les groupes armés comptant parmi eux des étrangers. Pour sa part, le secrétaire général de l'Onu dans son discours à l'ouverture du débat de l'Assemblée générale de l'Onu avant l'adoption du texte précité a appelé les puissances mondiales à dépasser leurs «rivalités» et à trouver «un terrain d'entente» pour mettre un terme aux violences en Syrie. Ce qui semble être les raisons réelles à l'origine de la prise de décision de Kofi Annan de renoncer à sa mission à la fin du mois en cours. Des rivalités entre les membres permanents du Conseil de sécurité qui ont été à l'origine du non-soutien effectif à la mission et aux efforts de Kofi Annan. Ce qui a été illustré par les efforts consentis pour la tenue de conférences des «Amis de la Syrie» par certains membres du Conseil de sécurité et dont le médiateur onusien pour la Syrie n'a pas reçu ce soutien effectif pour la tenue à Genève, à la fin de juin, du Groupe de Contact sur la Syrie. Par ailleurs, sur fond de crise en Syrie, qui depuis ces dernières semaines ne cesse de révéler voire de dévoiler sa portée géostratégique, des évènements s'accélèrent sur les plans interne, régional et international. Si les batailles se poursuivent sur le terrain entre les forces gouvernementales et les groupes armés, après Damas, le sort final de la ville d'Alep scellera la voie de la Syrie et de la région aussi. Cela d'autant plus que la visite-surprise et non conforme aux us diplomatiques, récemment, du ministre des Affaires étrangères turc à Kerkouk, en Irak, renseigne amplement sur les manœuvres visant à accélérer l'instauration de zones géographiques hors du contrôle de l'Etat syrien. Qu'il s'agisse de zones à proximité, des frontières libano-syriennes sur fond de tensions au Nord-Liban, de ceux entre la Turquie et la Syrie, vue la portée géopolitique des batailles à Alep et des frontières irako-syriennes ainsi que jordano-syriennes. Situation aspirée par les pays occidentaux qui aspirent à voir la Syrie s'inscrire dans la durée sur une spirale de violence et d'insécurité, principalement Washington. Soucieuse de son allié, l'Etat sioniste, pour se maintenir à son premier rôle d'acteur dans cette région sur le plan géostratégique, Washington vise l'affaiblissement du rôle géopolitique de Damas pour faire reculer l'émergence de l'Iran et, par conséquent, le bloc des Brics, dont la Russie. C'est ce qui constitue le fond de la crise en Syrie qui intervient dans une conjoncture mondiale marquée par la crise économico-financière et l'émergence de nouvelles puissances mettant un terme à l'hégémonie étasunienne. C'est ce qui a été illustré par le triple veto sino-russe au Conseil de sécurité mettant en échec l'adoption d'une résolution contre la Syrie visée par une intervention militaire étrangère. Ce qui a été par la suite traduit par d'autres interventions militaires non classiques, par le soutien logistique, militaire, politique et médiatique des groupes armées et l'envoi d'étrangers en Syrie. Une campagne politico-militaire où le rôle des médias, principalement Al-Jazeera et Al-Arabya, a consisté à user et abuser de «scénarios et de montages hollywoodiens» pour façonner une opinion qui répond aux visées précitées du plan de Washington et de ses alliées. Pour sa part, le Premier ministre et ministre des affaires étrangères du Qatar a vite fait de déclarer qu'il n'y pas lieu d'aller vers la nomination d'un successeur à Kofi Annan, dont la mission arrive à terme à la fin août. Déclaration qui renseigne amplement sur le rôle assigné à Qatar et à l'Arabie Saoudite dans la crise en Syrie qui en affichant un refus de voir un successeur à Kofi Annan vise la fin de son plan de six points du fait qu'il ne comprend pas le départ du président syrien dans un perspective de solution politique.