Au moment où l'issue de la bataille entre l'armée syrienne et les groupes armés à Alep se précise de plus en plus au vu du retrait de ces derniers des principaux quartiers et les pertes subies, la voie diplomatique pour venir à bout de la crise en Syrie reprend son cours. La démission de Kofi Annan, médiateur onusien pour la crise en Syrie, annoncée à la fin du mois en cours ne semble pas signifier la fin des six points que compte le plan pour le règlement de la crise en Syrie. C'est ce qui ressort des propos tenus par le représentant français aux Nations unies, Gérard Araud, au moment où la France assure la présidence du Conseil de sécurité durant ce mois-ci. Pour G. Araud le plan en six points de Kofi Annan, reste «le seul texte approuvé par tous les membres du Conseil», a-t-il précisé vendredi. Ceci étant, Kofi Annan a eu à indiquer que le Conseil de sécurité n'a pas été en mesure de lui fournir le soutien politique effectif à sa mission. On se rappelle le refus des occidentaux, des membres permanents au Conseil de sécurité à la proposition de Kofi Annan d'inviter l'Iran à prendre part à la réunion de Genève du groupe de contact sur la Syrie. A cela est venue s'ajouter aussi le refus de soutien des membres permanents de l'ONU, Washington, Londres et Paris lors de l'appel de Kofi Annan à l'adresse des groupes armés en Syrie. «J'invite les groupes armés en Syrie à renoncer à leur armes dans l'intérêt du peuple syrien et de la Syrie», a lancé le futur et ex-médiateur onusien pour la crise en Syrie quelques jours avant la réunion précitée de Genève. L'annonce du successeur au poste de Kofi Annan ces jours-ci, marquera le début d'une nouvelle phase dans le traitement de la crise en Syrie imposé par l'issue précitée vers laquelle s'achemine le sort d'Alep ainsi que de la portée du double veto sino-russe en vigueur et la réunion à Téhéran des 29 Etats opposés à toute intervention étrangère en Syrie. L'approche politique de la Maison Blanche en direction de la crise en Syrie compte deux niveaux de traitement, la voie politico-diplomatique du soutien américain au plan de Kofi Annan et le soutien effectif aux groupes armés dont la déclaration d'Hillary Clinton les invitant « à ne pas renoncer à leurs armes ». Ce soutien à l'opposition armée s'est soldé au rythme du cours de la crise par l'envoi des alliés des Etats- Unis dans la région, notamment le Qatar et l'Arabie Saoudite de mercenaires et de terroristes djihadistes en Syrie. La présence avérée et reconnue de terroristes d'Al-Qaïda dépêchés en Syrie, révèle les objectifs escomptés mais soigneusement cachés, des occidentaux et leurs alliés par la crise en Syrie, à savoir l'effondrement de l'Etat yyrien. Situation chaotique au profit des intérêts géostratégiques israélo-etasunien dans cette région bousculée par l'émergence d'une nouvelle puissance régionale, l'Iran en plus des pays du Brics. Si l'opinion américaine occupée aussi par l'impact de la crise économico-financière et le futur scrutin présidentiel, l'option de toute action militaire contre la Syrie est écartée, d'où l'alternative promue depuis le début de la crise notamment par la nature du rôle turc, membre de l'Otan dans la crise en Syrie, précisément en étant le maillon fort dans l'aboutissement de voir Alep, ville or sous le contrôle de Damas, à l'exemple de Benghazi. C'est à la lumière de l'ensemble de ces éléments précités en plus de la volonté affichée du peuple syrien à façonner son propre destin et non subir celui dicté par les pays occidentaux, précisément d'ex-puissances coloniales. La réunion prévue aujourd'hui, à Jeddah, en Arabie Saoudite des ministres des Affaires étrangères de la Ligue arabe pour l'examen de la situation en Syrie et le choix sur celui qui est appelé à succéder à Annan, constitue aussi un élément de portée significative. Ceci d'autant plus que la réunion de Jeddah intervient après celle tenue sur la Syrie, dans la capitale iranienne réaffirmant la solution de dialogue inter-syrien pour le règlement de la crise et le soutien du plan d'Annan par les 29 pays participants. Si l'Arabie Saoudite abrite aujourd'hui la réunion concernant la crise en Syrie figure au premier plan dans ses travaux, ceci marque le début du recul du rôle qatari au profit de Ryadh notamment après la réunion tenue en l'Iran sur la crise en Syrie. Un nouveau axe se précise de plus en plus vers un dialogue régional et donc international jusque là absent durant la médiation d'Annan et qui devrait se concrétiser au cours du mandat du successeur de Kofi Annan, dont la tenue fin août du sommet des non alignés, en Iran qui, en adressant la semaine dernière une invitation à l'Arabie Saoudite pour y prendre part, marque aussi les perspectives d'un retour en force du rôle de la diplomatie dans la résolution de la crise en Syrie. Voire obstruée par les objectifs escomptés dans le soutien de l'action armée en Syrie en détriment du dialogue inter-syrien.