La crise d'eau qui perdure à Khenchela a contraint des dizaines de citoyens de prendre d'assaut le siège de l'unité de l'Algérienne des eaux. Les citoyens venant de plusieurs quartiers de la ville déplorent le manque d'eau dans les robinets et ce depuis plusieurs mois. Les contestataires ont menacé de sortir dans la rue si toutefois cette désastreuse situation persistait. «Est-il normal que l'eau coule de 3 à 4 heures par jour surtout au centre-ville alors que les habitants des autres quartiers ne sont alimentés qu'une seule fois par mois», ont déclaré les citoyens. L'eau n'a pas coulé des robinets dans certains quartiers de la ville depuis le mois de juin, selon les protestataires. Ces derniers accusent les responsables de l'Algérienne des eaux d'alimenter au quotidien certaines «connaissances» par le biais de camions-citernes de l'unité. Cet état de fait a profité aux commerçants illégaux disposant de tracteurs qui ont multiplié par trois le prix de la citerne pendant le mois de Ramadan et les 2 jours de l'Aïd, ont fait savoir les mécontents. La citerne d'eau vendue à raison de 600 DA est passée à 1 800 DA pendant le mois de Ramadan et les deux jours de l'aï. En plus de la mauvaise distribution, les citoyens assistent impuissants à une grande perte d'eau en raison des dizaines de fuites dans les canalisations. «Ce phénomène ne touche pas uniquement le chef lieu de wilaya mais les autres communes aussi», a indiqué un élu à la presse. Ce dernier a ajouté que l'eau existe dans la wilaya de Khenchela en grande quantité mais malheureusement, elle est mal gérée. Bien que la ville dispose de réservoirs qui dépassent les 11 millions de mètres cubes, 60% des habitants souffrent du manque d'eau, selon les déclarations des citoyens. L'absence d'eau dans les robinets a influé également sur la situation financière de l'entreprise. La moitié des habitants ne s'acquittent pas de leur redevance d'eau alors que l'unité n'arrive même pas à assurer les salaires du personnel. L'entreprise est menacée également de voir ses comptes bloqués par les services de la Cnas, des impôts, la Sonelgaz dont les dettes sont estimées à plusieurs milliards de dinars. Lors de sa dernière visite à Khenchela en 2011, le ministre a limogé le directeur de l'unité tout en promettant de nommer un gestionnaire compétent pour mettre le «train sur les rails». Malheureusement depuis, c'est un cadre de l'administration qui gère l'unité alors que les problèmes s'accumulent de jour en jour.