Les travaux du 2e Sommet de haut niveau du dialogue 5+5 entre pays du pourtour méditerranéen se sont axés, essentiellement, sur la sécurité et la coopération économique sur fond de crise économico-financière. Ce dialogue politique informel des 5+5, lancé pour rappel en 1990 à Rome, a tenu sa première rencontre en 2003, à Tunis. Sa tenue, neuf ans après, intervient au moment où des bouleversements caractérisent cette région du monde. Ce sommet de haut niveau a réuni des pays de la rive sud de la Méditerranée : Algérie, Tunisie, Libye, Maroc et Mauritanie avec leurs homologues du Nord : Espagne, Malte, Italie, France et Portugal. La crise malienne, conséquence directe de la crise libyenne, a été l'un des dossiers importants de cette rencontre. L'autre question à l'ordre du jour : la coopération économique. Les pays de la rive nord sont confrontés à une grave crise économique et son corollaire le chômage. La rive sud, dont certains pays ont connu des changements dans la violence, connaît de sérieuses difficultés à renouer avec la stabilité. La Tunisie, depuis la révolution du Jasmin, avec un gouvernement Ennahda, n'a pas été en mesure de répondre aux attentes des Tunisiens sur de nombreuses questions. Ce deuxième sommet de haut niveau du dialogue des 5+5 a permis des échanges et débat sur les questions essentielles. Sur sur le plan de la coopération, il a été question de l'élaboration de projets entre les pays du Dialogue, même si les secteurs et les types de projets à promouvoir devront quant à eux être définis selon les attentes et les besoins des uns et des autres. La crise économico-financière qui sévit au nord et le ralentissement de la croissance sont à l'origine de l'intérêt grandissant des investisseurs européens vers d'autres marchés prometteurs et fructueux. Ce qui a été explicitement souligné par le président Hollande : «Il y a un défi économique qui est celui du développement de la rive sud de la Méditerranée, avec aussi la croissance qui doit être stimulée au nord de la Méditerranée.» Pour les pays du sud de la Méditerranée, les secteurs et projets à promouvoir avec leurs homologues de la rive nord devraient répondre aux besoins de leurs économies, notamment en matière de transfert de la technologie et de productivité. S'agissant de la crise malienne, les présidents et chefs de gouvernement ont affiché une volonté commune à promouvoir une solution politique, l'intervention militaire au Mali continuant à être sujet à discussions et débats du fait que les pays de la Cédéao persistent à faire de l'option militaire la seule voie à suivre. Les craintes fondées des pays voisins du Mali quant à ses conséquences sur l'ensemble de la région ont été exprimées par le Conseil de sécurité de l'ONU au cours de sa réunion sur la crise malienne. Le Conseil de sécurité a fait savoir que la solution de la crise malienne ne peut être que politique. Ce qui a été par ailleurs retenu lors du débat sur la question au cours du Sommet des 5+5 et les pays du champ sont appelés à peaufiner leur rôle dans leur soutien aux Maliens face à la crise que traverse le pays depuis mars dernier. Le sommet de Malte s'est clôturé, hier, par l'adoption d'une feuille de route à travers laquelle le dialogue entre les deux rives est appelé à maintenir son cap.