Ces dernières années, la commune de Bordj Ménaïel est devenue une ville où le taux de criminalité a atteint des proportions alarmantes Les citoyens de Bordj Ménaïel sont désemparés en raison des agressions à l'arme blanche qui ne cessent de se répéter. L'insécurité règne à Bordj Menaiel, beaucoup de jeunes ayant payé de leur vie. A quoi est dû ce fléau ? Et dire que la ville de Bordj Menaiel était réputée autrefois pour être une ville accueillante, hospitalière. Que font les services de sécurité face à cette situation ? Des mesures draconiennes doivent être prises afin d'intervenir le plus rapidement possible, interdisant le port d'armes blanches. Cette situation est devenue catastrophique et beaucoup de facteurs rentrent en jeu : la déperdition scolaire, l'éducation, la drogue, le chômage, la toxicomanie, sont autant de situation qui font que les jeunes deviennent agressifs mais à cette allure, et si on n'active pas, la ville de Bordj Menaiel va se transformer en véritable Chicago. Que faut-il faire pour trouver un remède à cette situation ? Qui est responsable de cet état de faits ? Que fait le premier responsable de la ville ? Doit-on jeter la pierre sur l'école algérienne car cette institution a pour vocation de produire l'intelligence et de compléter ou de parfaire l'éducation entreprise au sein de la cellule familiale. De cette dernière dépend l'avenir de l'enfant, que peut donc faire l'école sans le soutien de la famille ? On a tendance, quand un échec scolaire se profile à l'horizon, à imputer à l'institution la responsabilité des mauvais résultats obtenus à l'école, on peut à loisir lui endosser les échecs, les déboires familiaux et la tenir pour responsable de la faillite actuelle. Ces dernières années, le débat sur l'école a pris beaucoup de place dans les médias où presque toutes ses facettes ont été abordées. L'objectif essentiel de tout ce branle-bas de combat reste la prise de conscience des décideurs sur le caractère capital de ce secteur et de son influence sur l'avenir de la société. Mais il semble qu'on a occulté quelque peu la clé de voûte de tout ce fondement, à savoir les parents qui sont responsables de cette situation. Comment se fait-il qu'un adolescent qui ne passe pas la nuit chez lui n'inquiète pas ses parents ? Les enfants grandissent dans la rue et de là vient le danger. L'enfant est une graine qui plantée en terre fertile donne des fruits sains et bons. Sans aucun doute, la jeune pousse qu'est l'enfant peut ou doit avoir la chance de s'épanouir au sein de la famille d'abord, croître et fleurir à l'école ensuite. Les parents sont les premiers incriminés dans l'éducation des enfants. Qui sont-ils ces jeunes que tout le monde montre du doigt ? Des jeunes tarés, des insoumis incorrigibles ? Des incapables. Des drogués ? A Bordj Menaiel, l'absorption des barbituriques semble être l'apanage des jeunes adolescents, c'est un fléau qui ne cesse de se propager et les autorités doivent réagir au plus vite car s'il n'y a pas une politique de prévention à même de mettre à l'arbi les franges exposées. À Bordj Menaiel, il est devenu quasiment impossible de pouvoir discuter entre membres d'une même famille dans la rue sans qu'un passant ne lance des grossièretés, des insanités, des mots vulgaires. À quoi est dû ce phénomène ? Problème d'éducation ? Tout le monde reconnaît aujourd'hui que dans le développement d'un pays, l'éducation au sens large du mot est un préalable essentiel et le premier et le plus important des pré-investissements. C'est un instrument indispensable du développement économique, social et culturel. Alors qu'ont fait l'école, les associations éducatives ? Que font les parents face à cette situation ? En plus de tous ces maux, beaucoup de jeunes à Bordj Menaiel (10 à 15 ans) se sont accoutumés à la cigarette, au tabac à chiquer et même à inhaler certains produits (diluant, liqueur...). Il y a lieu de faire quelque chose et de calmer la tempête qui traverse l'esprit des jeunes à Bordj Ménaiel, il faudrait que ces officines pharmaceutiques jouent convenablement leur rôle en interdisant la fourniture de barbituriques sans ordonnance, le problème provient également du manque de loisirs. L'absorption des barbituriques sembles être l'apanage des plus âgés, il faut prévenir avant de guérir. De toutes les façons, les services de sécurité commence à changer l'image de la ville en interdisant les chaises à l'extérieur des cafés, les marchandises à l'intérieur des magasins, une façon de récupérer les trottoirs. Nul n'est au-dessus des lois Qu'ils opposent ou divisent des peuples, des entreprises, des groupes sociaux de quelque nature que ce soit, les conflits naissent presque toujours de l'incompréhension, de la méfiance, de l'incapacité à se mettre à la place des autres, du non-respect des lois. Dans notre pays, chacun «rah y tabaâ bsadro» (ou encore pousse la charrue de son côté). Lorsque ces ingrédients sont réunis, il suffit d'une initiative maladroite, même si elle est bien intentionnée, d'un incident fortuit, voire d'un mot imprudent pour que prenne un feu sur lequel il y a toujours bien sûr de bonnes âmes pour souffler. Nous savons tous que personne n'est au-dessus des lois, mais de quelles lois parlons-nous dans notre pays l'Algérie ? L'époque où nous vivons, c'est le temps de la politique de «tague âla mane tague». Personne ne respecte personne, tout marche de travers. L'importance croissance des lois de la République comme phénomène social, culturel et économique s'impose à tout citoyen algérien, dirigeants, responsables politiques et économiques, les lois ont été érigées pour faire en sorte à moraliser l'être humain, à l'épanouir, à vire une vie décente, à donner des droits à chaque citoyen algérien. En appliquant les lois et en les respectant, on peut apporter une contribution de la plus haute valeur à l'accomplissement de l'homme, à la qualité de la vie. L'Etat algérien doit faire respecter ces lois qu'il a lui-même édictées et cela quelque soient les conséquences. Seules la raison et l'équité doivent dicter leurs décisions (l'Etat) aussi difficiles soient-elles à prendre. L'Etat doit faire preuve d'autorité afin que les lois soient respectées. Il doit avoir toute latitude à intervenir au bon moment. Dans un passé récent, le regretté billettiste Boussad Abdiche (Allah yarahmou) du journal quotidien El Moudjahid avait dit que le tricot fait à la main est une entreprise qui demande du temps et de patience, et aussi de la précision. Il suffit qu'une maille lâche pour qu'apparaisse un petit trou de la grosseur d'une tête d'épingle qui grandit ensuite tellement vite qu'on finit par y passer le doigt, puis la main. Il en est de même pour n'importe quelle entreprise de n'importe quelle dimension. La plus petit faille dans la conception, et c'est tout de suite un flot ininterrompu et enfin l'inondation – billet du samedi 16 mars 1985 – C'est exactement ce qui se passe dans notre pays. Il y a des trous dans les lois sur mesure comme il leur a été reproché indirectement d'employer des peines dérisoires à des malfaiteurs qui portent pourtant atteinte à l'économie du pays. Certains malfaiteurs sont des récidivistes, certains magistrats se défendent en affirmant qu'ils ne font qu'appliquer les lois en vigueur. Ce sont donc ces lois qui ne sont pas bonnes et qu'il convient impérativement de changer, si on veut décourager réellement la prolifération de maux sociaux qui empoisonnent la vie du citoyen. Que devient la loi concernant le tapage nocturne ? Que fait-on lorsque vous êtes sujet à une violation à domicile ? Lorsque vous êtes agressé par des voyous ? On peut dire par moments que l'Etat est également engagé, c'est à elle qu'implique le droit d'assurer la sécurité des biens et des personnes. C'est à l'Etat de faire respecter les lois et d'accorder les droits pour chaque individu. Pour cela, il faudrait que du commis à la base, les responsables assument convenablement leur tâche et que le citoyen respecte les lois. Combien de fois n'avons-nous pas entendu des citoyens dire : j'ai écrit au wali pour demander une audience et à ce jour, il n'a pas daigné me répondre ? Où se situe le droit de réponse ? Un autre : j'ai voulu parler au P/APC, il n'a pas voulu me recevoir ! S'aventurer dans un commissariat relève de l'utopie ; la bureaucratie, faire le constat de cette dernière ne saurait dispenser les responsables à tous les niveaux de ne pas faire comme il se doit leur boulot. Il est tout à fait certain que beaucoup d'Algériens souffrent actuellement de cette passivité de l'Etat, le laisser-aller qui s'exprime en angoisse devant l'incertitude la faiblesse devant le danger, devant l'insécurité qui prend des proportions énormes. Les Algériens se retrouvent dans une situation de naufrage, comment expliquer aux responsables que de l'injustice vient la hogra, la violence, le non-respect des lois. Parlons du problème de cumul de fonction dont le principe est illégal aux yeux de la loi, parlons de cette jeunesse algérienne qui n'arrive pas à trouver ses marques. Les choses du cœur et de l'esprit sont assassinés – la culture – et dire qu'on avait osé parler un certain temps de « révolution culturelle», l'un des trois piliers de la révolution du temps de président de la république Houari Boumediène. Les mentalités ont tellement changé et que les Algériens, dans leur écrasante majorité, ne se retrouvent plus dans leur propre pays. Lorsque le policier ou le gendarme applique la loi, rien que la loi, lorsque le citoyen respectera la loi, lorsque les premiers responsables de quelle que soit l'administration, feront leur travail convenablement, lorsque la corruption diminuera, pour ne pas dire disparaîtra, lorsque la confiance réapparaîtra entre le peuple et l'Etat, lorsque les Algériens ne songeront qu'à faire fortune sans se fatiguer ou courir après le gain facile, lorsque les Algériens sauront faire la part des choses du mot démocratie, lorsque l'Algérien s'arrêtera de dire des idioties telles que «yanaâl bouha blad» (c'est un pays maudit) quand est-ce qu'on évitera de dire des obscénités sur un président de la République, sommes-nous mauvais à ce point ? Oui, c'est affirmatif car les Algériens ont réussi à faire de ce beau pays qu'est l'Algérie un enfer. Valons-nous vraiment quelque chose ? Ou sommes-nous des Algériens ?