Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a effectué hier visite d'inspection et de travail à Constantine. Accompagné d'une importante délégation ministérielle, Abdelmalek Sellal a lancé plusieurs projets structurants et s'est enquis de l'état avancement de nombreuses réalisations socioéconomiques, culturelles et sportives. Le Premier ministre a insisté sur le respect des délais des réalisations indiquant qu'aucun retard ne sera toléré au futur. Le Premier ministre a débuté sa visite d'inspection à Constantine près de Djebel Ouahch, sur le chantier du segment de l'autoroute Est-Ouest traversant cette wilaya sur 65 km, où il a particulièrement insisté sur la livraison de ce tronçon «à fin mars 2013». «Le problème de paiement invoqué par l'entreprise japonaise n'a plus lieu d'être et plus aucune excuse ne sera dorénavant admise étant donné que l'Etat a pris l'engagement de régler les factures en instance dans 15 jours», a ajouté M. Sellal, soulignant qu'il «veillera personnellement» à ce paiement au terme de ce délai, ainsi qu'à l'achèvement des travaux dans les délais arrêtés. «Il ne reste plus qu'à régler le problème des glissements sur 300 m, c'est pourquoi aucun prétexte ne sera plus admis pour justifier tout autre retard», a encore souligné en substance le Premier ministre en présence de l'ambassadeur du Japon à Alger, M. Tsukasa Kawada, et des techniciens du consortium nippon Cojaal en charge de la construction du projet dans toute sa partie orientale. Le responsable de la division technique à la direction générale de l'Agence nationale des autoroutes (ANA), Mohamed Khaldi, avait rappelé, dans son exposé qu'un linéaire de 35 km entre les localités d'Aïn Smara et d'El-Meridj, près d'El-Khroub, a déjà été livré et qu'il ne reste plus qu'une portion de 30 km à achever pour ouvrir ce segment de 65 km à la circulation. Le tube droit du tunnel T1, long de 1,9 km, en phase d'équipement, sera ouvert à la circulation à partir du mois de mars prochain tandis que les travaux de creusement du tube gauche T2 ont atteint un taux d'avancement de 90% au moment où le tunnel T4 d'El-Kentour (2,5 km) est «pratiquement achevé», a-t-on affirmé. Le tronçon constantinois de cet ouvrage, «pénalisé» par la nature du sol (argileux), a énormément gêné la progression des travaux, nécessitant le recours à des technologies des plus sophistiquées en matière de stabilisation du sol et de perçage, a-t-on également expliqué. Experts européens et japonais, en collaboration avec l'ANA, se sont concertés pour traiter plus de 35 glissements à différents degrés sur ce lot présenté comme «techniquement le plus difficile» de l'autoroute Est-Ouest. Selon les explications fournies sur place, chaque étape réalisée a été soumise à trois niveaux de contrôle. Un contrôle interne que l'entreprise réalisatrice du projet effectue sur les matériaux utilisés. Un bureau d'étude canadien prend le relais et supervise ce qui a été accompli, tandis qu'un troisième niveau de contrôle est assuré par le maître d'ouvrage, l'ANA, via un bureau d'étude italien qui a pour mission de tout revoir. Contribuant à un aménagement équilibré et rationnel du territoire, et à une amélioration de la sécurité routière avec un gain de temps important, le tronçon de l'autoroute Est-Ouest traversant Constantine englobe, tout au long de ses 65 km, outre 3 tunnels, 5 échangeurs et 9 viaducs. Notons que les responsables de l'ANA ont présenté à M. Sellal un exposé sur l'ensemble des grandes infrastructures de base en réalisation ou en projet à travers le pays (autoroute Est-Ouest, autoroute des Hauts- Plateaux, pénétrantes), soulignant notamment que la partie est de l'autoroute Est-Ouest est aujourd'hui réalisée à «92,5%». Au niveau de la nouvelle ville «Ali-Mendjeli», le Premier ministre a procédé au lancement symbolique d'un nouveau pôle urbain de 6 400 logements à Aïn Nahas, dans la commune d'El-Khroub. Le Premier ministre a instruit les responsables locaux en charge de ce projet de veiller scrupuleusement à l'aspect architectural de ce pôle que le département de l'aménagement du territoire, de l'environnement et de la ville sera chargé d'en superviser la réalisation. M. Sellal a appelé à une vision prospective dans la réalisation de ces projets structurants qui doivent être aérés, accessibles au moyen d'un réseau routier adapté et doté de tous les équipements publics nécessaires. Il s'agit, de ne pas rééditer les erreurs commises à Ali-Mendjeli et que les pouvoirs publics s'attellent à rectifier, a ajouté M. Sellal. Au terme d'un exposé sur les programmes d'habitat attribués à la wilaya de Constantine, le Premier ministre a signifié son accord quant aux nouveaux besoins exprimés par les autorités locales en matière d'habitat, portant sur l'inscription de 20 000 logements promotionnels aidés (LPA), 6 000 logements ruraux et l'attribution de 3 500 aides pour la restructuration des quartiers spontanés. Il a également donné son accord pour une réévaluation du lot VRD (voirie et réseaux divers) du futur pôle urbain d'Aïn Nahas. Ce nouveau pôle urbain, présenté comme la «troisième nouvelle ville de Constantine» (après Ali-Mendjeli et Massinissa) s'étend sur une superficie de 134 hectares. Il est conçu pour abriter quelque 39 000 habitants qui y disposeront de 3 200 logements publics locatifs (LPL), de 2 000 LPA et de 1 200 unités promotionnelles, a-t-on expliqué in situ. S'agissant des équipements socio-éducatifs devant accompagner la création de ce pôle, il est projeté la réalisation de deux lycées, de quatre collèges d'enseignement moyen (CEM), de douze écoles primaires, de deux centres de formation professionnels et d'apprentissage (CFPA) et d'une dizaine de structures sportives, dont une salle de sport spécialisée, une auberge de jeunes, une piscine de proximité, une Maison de jeunes et un terrain de football. Au plan de la sécurité, de la culture et des activités de loisirs, le pôle de Aïn Nahas sera doté d'une sûreté urbaine, d'une unité de la Protection civile, d'une bibliothèque, d'une salle de cinéma et de plusieurs espaces récréatifs. Parmi les structures d'accompagnement à réaliser dans le cadre de ce projet figurent également un central téléphonique, une agence postale, un siège pour les services administratifs, une polyclinique, deux salles de soins et un centre psychopédagogique. L'étude technique préalable à la réalisation de ce pôle urbain où les travaux de VRD ont été entamés, a été confiée au Centre d'études et de réalisation de Constantine (Urbaco). Donner «une âme» à la nouvelle ville de Ali-Mendjeli de Constantine. C'est le but tracé par les autorités à travers le lancement d'un programme de mise à niveau. Afin de résorber les insuffisances constatées et à donner une «âme» à cette ville, une enveloppe de 40 milliards de DA est dégagée, a indiqué le Premier ministre lors de sa visite d'inspection effectuée dans la wilaya de Constantine. Le financement de ce programme de «redressement urbain» dont le lancement symbolique a été donné par le Premier ministre, Abelmalek Sellal et décidé fin 2011, est prévu en deux tranches (14 et 26 milliards DA). La problématique de cette agglomération, baptisée du nom d'une grande figure de la lutte de Libération nationale, a fait l'objet d'une présentation faite à Sellal en visite d'inspection et de travail dans cette wilaya. Une cinquantaine d'infrastructures scolaires, une trentaine de salles de soin, quatre polycliniques, une dizaine de bibliothèques, des structures de la Sûreté nationale et des crèches seront réalisées au titre de cette première tranche pour rattraper le retard et corriger les incohérences architecturales cumulées au fil des années. Sur le plan des activités sportives et de loisirs, un des «talons d'Achille» de la ville de Ali-Mendjeli, des stades, des terrains de football, des Maisons de jeunes, des bibliothèques, des jardins publics et de nombreuses aires de jeux seront également réalisés, selon les explications recueillies sur place. Les besoins de cette nouvelle ville en équipements socioéducatifs ont été «tracés» par le bureau d'études de l'Urbaco (Centre d'études et de réalisation en urbanisme) de Constantine qui a élaboré une étude technique déterminant les mesures d'urgence à entreprendre à l'horizon 2015 pour éviter à cette agglomération le cliché de «cité dortoir». Le lancement de la deuxième tranche de ce programme spécial de mise à niveau de cette nouvelle ville, qui constitue «l'exemple à ne plus suivre», selon les propos de M. Sellal, aura lieu après l'identification par les services concernés des autres besoins à satisfaire pour faire de cette cité, appelée à accueillir d'ici à 2015 plus de 400 000 âmes, un endroit où il fera bon vivre.