L'armée syrienne a accru ses tirs de missiles sur les zones contrôlées par les rebelles, faisant au moins 141 morts civils, dont 71 enfants, la semaine dernière dans le nord du pays, rapporte mardi l'organisation Human Rights Watch. J'ai visité beaucoup de sites attaqués en Syrie, mais je n'ai jamais vu une telle destruction», a déclaré Ole Solvang, chercheur spécialisé dans l'urgence à HRW, qui s'est rendu dans quatre endroits ciblés par les attaques de l'armée syrienne. Trois d'entre eux se trouvent dans une zone de l'est d'Alep contrôlée par les rebelles. Le quatrième missile a atteint Tel Rifat, une ville située au nord d'Alep. Au vu de l'ampleur des dégâts, de l'absence d'avions lors de l'attaque et du récit fait par les rebelles, qui disent que des missiles ont été lancés d'une base militaire près de Damas, Human Rights Watch conclut que les forces gouvernementales ont sans doute fait usage de missiles balistiques. Mais l'ONG n'a pas retrouvé de débris de missiles sur les quatre sites. Le ministre syrien de l'Information, Omran al Zoabi, a démenti dimanche l'utilisation de missiles Scud par le gouvernement dans le conflit, selon des propos rapportés par le site Russia Today Arabic. Dans un communiqué, HRW écrit également qu'aucune trace de la présence de combattants rebelles n'a été relevée dans les zones attaquées et que seuls des civils étaient présents, ce qui signifie que pareil acte violerait les conventions de Genève. Chacune des frappes a détruit une vingtaine de maisons et le nombre total de morts est sans doute supérieur à 141, poursuit Human Rights Watch. «Utiliser des missiles balistiques contre son propre peuple marque une nouvelle dégradation de la situation, même pour ce gouvernement», a estimé Ole Solvang.