Il n'y a pas mieux que cette période pour se faire de l'argent et, providence aidant, s'enrichir à la Crésus sans fournir le moindre effort. Il suffit juste d'être à la place qu'il faut, le jour qu'il faut pour négocier la perte ou le gain d'un match à coups de centaines de millions. Arbitres, joueurs, entraîneurs et dirigeants, tous dans le même sac, guettent la moindre occasion pour sauter dessus et remporter le gros lot dans un championnat où l'achat et la vente des matchs font pignon sur rue. La tentative de soudoiement des joueurs du CA Batna par le président de la JS Saoura, images à l'appui de surcroît, est un échantillon de ce qui se passe dans nos championnats, toutes divisions confondues, notamment en cette période, c'est-à-dire à quelques journées du tomber de rideau. Comme dans un souk, les arrangements des rencontres de football se font à la criée, à ciel ouvert et au su et au vu de tous mais, étrangement, dans l'impunité la plus totale. L'argent circule d'une main à une autre dans un commerce devenu à la longue lucratif et enrichissant. Même des intermédiaires, étrangers au football, ont investi ce souk, le plus porteur de tous. Les maquignons ont même sacrifié leurs bétails sur l'autel du football. Ce sont eux qui désormais gèrent ce souk et qui le régulent à leur manière. Et que font-ils les pouvoirs publics dans tout ce bazar ? Des spectateurs désarmés, parfois, sinon souvent, complices. Ils ne bougent même pas le petit doigt pour ne serait-ce que faire semblant de contrôler la situation qui, il faut bien le dire, leur échappe de plus en plus entre les mains. Pendant ce temps, c'est le football qui fait les frais de ce souk où l'argent sale règne en maître et qui est infesté de maquignons sans foi ni loi. Les paris sont donc ouverts et la surenchère fait son entrée en jeu comme si l'arbitre vient de siffler l'ouverture d'un souk qui à cette époque de l'année, connaît une ruée sans précédent.