Ces dernières années, la violence, les enlèvements et les assassinats à l'encontre des enfants ont pris de l'ampleur. Le ministre de l'Intérieur a déclaré que le phénomène des kidnappings est préoccupant. Que faut-il faire et quelles sont les mesures à prendre pour lutter contre ce fléau ? Pour l'instant, les condamnations fusent, la rue gronde mais sans pouvoir stopper l'hémorragie. L'assassinat des deux enfants à Constantine est la goutte qui a fait déborder le vase. Quelques heures seulement après la découverte des corps des enfants, la réaction de la rue a été violente, les deux suspects ont échappé au lynchage grâce à l'intervention des forces de sécurité. Certains fondamentalistes sautent sur l'occasion et réclament à ce que les auteurs de ce crime soient décapités. L'émotion et la colère ont fait perdre la raison à plus d'un, oubliant qu'en Algérie, il existe une justice et c'est à elle d'en juger. Cet état de fait a également fait réagir les plus hautes autorités de l'Etat. Après le procureur général de Constantine qui a promis que les peines les plus sévères seront prises contre les assassins, c'est le ministre de l'Intérieur, Dahou Ould Kablia, qui intervient à ce sujet, indiquant que le phénomène des kidnappings des enfants est préoccupant. A ce sujet, il a indiqué qu'une réunion sera tenue, aujourd'hui dimanche, avec l'ensemble des représentants des secteurs concernés pour l'examen des différents aspects opérationnels de prévention et de lutte contre ce type de crimes, notamment la Sûreté et la Gendarmerie nationales, qui disposent de moyens pour résoudre ce type de criminalité. Au cours de cette rencontre, seront aussi examinés les différents aspects psychologiques de prévention et de lutte contre ce genre de crimes, a ajouté Ould Kablia. Il est vrai que le kidnapping des enfants dans notre pays prend de l'ampleur mais la lutte contre ce crime ne pourrait être résolue uniquement par les forces de sécurité. Le mal est trop profond pour le résoudre immédiatement par le volet sécuritaire. La lutte contre ce fléau devrait être prise en charge tout d'abord par les parents et dans nos écoles. Jusqu'ici, la démission des parents vis-à-vis de leurs progénitures est flagrante alors qu'au niveau de nos établissements scolaires rien n'a été fait en matière de prévention. Dans l'ensemble de nos villes, les enfants en bas âge errent dans les rues à n'importe quelle heure sans que les parents ne se soucient des risques qu'ils encourent. Qui de nous n'a pas constatés qu'en raison du bruit et des chamailleries, surtout durant les jours de repos, la majorité des mères n'hésitent pas à mettre leurs enfants dans la rue ? Il suffit de passer dans chaque quartier pour constater les dizaines d'enfants sans surveillance. Même s'ils échappent aux enlèvements et aux agressions, plusieurs dangers guettent les enfants dont les accidents de la circulation. Normalement, même au niveau des jardins, des terrains de football et dans les aires de jeux, la présence des parents est obligatoire. Afin de responsabiliser les parents, des poursuites judiciaires devraient être prises à l'encontre des parents qui abandonnent leurs enfants dans la rue. Dans plusieurs pays développés, la garde est retirée aux parents, à l'origine de violence, maltraitance envers leurs enfants. A la suite d'enquête diligentée par les services concernés, les juges prennent des mesures conservatoire pour protéger les enfants, allant jusqu'à leur placement chez des familles d'accueil. Si les parents auront droit à la visite de leurs enfants, ils ne pourraient reprendre leur progéniture que si les magistrats jugent que l'ensemble des conditions permettant une bonne prise en charge des mineurs sont réunies au niveau de la famille. Après les parents, beaucoup reste à faire au niveau de nos écoles. Pour la sécurité des enfants, le dialogue et la collaboration entre les parents d'élèves et l'administration des établissements scolaires qui jusqu'ici sont absents devraient reprendre. Si l'élève est malade ou ne peut rejoindre son école pour un quelconque motif, les parents sont obligés de prendre attache avec son école. En outre, la direction de l'école, et après constatation de l'absence de l'élève, doit obligatoirement prendre attache avec ses parents. Si ces derniers, un ascendant où un proche de l'élève ne sont pas joignables, les services de police ou de la gendarmerie devraient être immédiatement alertés. En somme, afin d'occuper les enfants pendant les jours de repos et les vacances, la création des centres de loisirs sont indispensables dans chaque commune. Cet état de fait pourrait aider les crèches à recevoir les enfants dont les parents exercent une activité en plein temps et qui ne pourraient pas garder leur progéniture à la maison. Ces actions précitées responsabilisent chaque partie et protège l'enfant des danger de la rue.