Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a plaidé lundi pour mettre fin aux livraisons d'armes aux belligérants en Syrie, lors d'un entretien avec le Premier ministre du Qatar Cheikh Hamed ben Jassem Al-Thani et le secrétaire général de la Ligue arabe Nabil al-Araby. M. Ban «a appelé à stopper le flot d'armes qui parviennent aux deux camps dans le conflit syrien», a indiqué son porte-parole Martin Nesirky. «Davantage d'armes ne ferait qu'augmenter le nombre de morts et les destructions». Ban a aussi rappelé la gravité de la situation humanitaire et a «réitéré fortement son appel aux pays donateurs» à tenir leurs promesses de financement. Le Qatar, de même que d'autres pays du Golfe, est souvent accusé par Damas de fournir des armes aux rebelles. De leurs côtés, malgré les appels pressants de l'opposition syrienne, Européens et Américains hésitent à fournir des armes lourdes qui permettraient aux rebelles de lutter contre les attaques aériennes de Damas. A la sortie de l'entretien, Nabil al-Arabi a rejeté devant des journalistes l'idée avancée par M. Ban. Il a fait valoir que si le gouvernement syrien «reçoit des armes de certaines parties», il fallait que l'opposition soit elle aussi armée pour créer «une sorte d'équilibre». L'entretien entre les trois hommes, a-t-il dit, n'a débouché sur «aucune idée précise» pour mettre fin au conflit qui a fait plus de 70 000 morts en deux ans selon l'ONU. Il a confirmé à la presse que le médiateur Lakhdar Brahimi continuait pour l'instant d'être au service à la fois de l'ONU et de la Ligue arabe. «Nous soutenons tous l'idée d'une mission conjointe entre les deux organisations car elles poursuivent le même but», a-t-il dit. «Nous sommes très contents de lui», a-t-il ajouté. MM. Ban, al-Arabi et Brahimi ont eu ensuite un autre entretien séparé lundi soir. Des rumeurs avaient couru ces dernières semaines sur une possible démission de M. Brahimi devant l'impasse de sa médiation. Selon un communiqué de l'ONU, M. Ban a discuté avec MM. al-Arabi et Brahimi «des moyens d'aider les parties au conflit en Syrie à enclencher un processus politique». M. Ban en a profité pour appeler une nouvelle fois le Conseil de sécurité -- profondément divisé entre Occidentaux et Russie -- «à s'unir et à soutenir de tout son poids une solution politique en Syrie et les efforts de M. Brahimi pour y parvenir».