Telle a été la péripétie déterminante dans la vie de l'auteur qui livre avec dates, noms de lieux et de personnages à l'appui, des souvenirs vifs de faits et évènements auxquels, il a pris part, au péril de sa vie. «Sept ans dans le feu du combat», est un plus considérable à une meilleure connaissance des années de braise qui ont martyrisé notre pays et son peuple. L'Algérie s'est donnée en modèle pour sa révolution libératrice qui a précipité le mouvement de décolonisation des autres pays en Afrique et en Asie. Partout où ils se trouvaient, les Algériens ont fait la guerre en usant de tous les moyens possibles, en Tunisie, au Maroc, en Europe, le combat anticolonial était mené dans l'unité. Un participant actif au sein de l'émigration algérienne Mohand Akli Benyounès a eu raison de dire en avant propos que la contribution de nos émigrés en France au processus de libération, reste encore méconnue malgré son importance sous le prétexte que le théâtre d'opérations se trouvait sur le sol algérien. L'autre est là pour le dire en tant que témoin et acteur de la révolution en France. C'est pourquoi, il a côtoyé les combattants émigrés dont il cite les noms : Hocine Si Tayeb, ancien militant du MTLD qui avait été envoyé au bled chez Amar Ath Cheikh pour que celui-ci l'aide à entrer en contact avec Amar Ouamrane. Et que de faits d'héroïsme, de rencontres ont montré que les combattants de l'ALN au pays travaillaient en harmonie avec les Algériens en Europe. Il fallait considérer le territoire français comme une wilaya à part entière qui patronnait des cellules FLN partout, comme celle de Saint Denis qui avait été implantée grâce à des responsables de la trempe de Boucherit Yahia et de Ahmane Hamimi, chef de wilaya. Pendant la guerre, il arrivait que des hommes de l'émigration reviennent au pays pour prendre le maquis. C'est le cas du père de l'auteur, pourtant anciennement installé en France. Benyounès raconte tout ce à quoi, il a été confronté. Et l'organisation était à la mesure de l'idéal révolutionnaire. Tout en travaillant pour gagner de quoi vivre, les émigrés ont jugé nécessaire de s'unir pour combattre d'autres ennemis embusqués partout, les éléments du MNA dont ils devaient déjouer les plans diaboliques. Les Algériens authentiques qui ont milité au sein du mouvement de libération FLN ont fait de la résistance contre la police française, ils ont répondu avec courage au mouvement de grève des huit jours de janvier 1957, avec tous les risques que cela pouvait entraîner. C'est à partir de ces actes de bravoure que s'est créée la Fédération de France du FLN avec comme chef, Omar Boudaoud. Beaucoup d'Algériens sont morts et lorsqu'un chef était arrêté, il était remplacé pour que rien ne vienne obstruer le processus. L'organisation FLN était étendue à l'Europe. Un comité fédéral du FLN était installé en Allemagne de 1958 à 1962. Tout avait été mis en œuvre pour triompher par des actions, des réunions à hauts risques, des éliminations de traîtres au service de l'ennemi agissant comme les harkis en Algérie, une lutte perpétuelle contre un ennemi potentiel, le MN dont le mouvement allait à contre courant de la révolution FLN. S'organiser pour triompher Il a fallu, en France, beaucoup de savoir-faire pour que les structures FLN mènent des actions et luttent efficacement en vue d'une issue certaine. Mohand Akli Benyounès, Ali Haroun et d'autres responsables FLN étaient là, omniprésents pour diriger, orienter des responsables formateurs, collecter des fonds, créer des réseaux de soutien, convaincre pour gagner des sympathisants et des adhérents. Et comme amis et soutiens de la révolution algérienne, Benyounès cite des noms d'étrangers devenus des personnalité de référence comme Michel Müller, Odette André, Hayange, André Coquet, Dr Gabriel Granier et la liste est longue. Quelques-uns d'entre-eux ont même aidé des jeunes Algériens enrôlés dans l'armée française, à déserter les rangs pour rejoindre les maquis au pays. Des lieux de réunions tenues secrets agissaient sans cesse. Même le président Kroutchev en visite en France avait été informé de la situation en Algérie, par une lettre qu'on lui avait remise décrivant en détail les souffrances du peuple. L'organisation FLN avait réussi à devenir performante pour mieux servir la révolution par la collecte des fonds, le renforcement des rangs au maquis, l'acheminement des armes, la lutte contre les traîtres. Le chapitre consacré du 17 octobre 1961 est un indicateur de la situation qu'ont eu à gérer les responsables FLN dans toute sa complexité. Beaucoup d'Algériens ont été jetés dans la Seine sous l'ordre de Papon. Et que de gradés de l'armée française se sont chargés de marquer à vie chaque algérien tombant entre leurs mains par la torture, sinon l'élimination physique par étape. L'affaire de l'adjudant fait allusion à un tortionnaire parmi d'autres. Le livre est plein de témoignages précieux sur la guerre de Libération et la phase post indépendance. Beaucoup de noms historiques à retenir par ce livre.