Au moment où les forces armées syriennes ont repris le contrôle de la ville stratégique de Qoussair, le Qatar a appelé la Ligue arabe à se réunir d'urgence au Caire. La ville reprise par l'armée est une place forte des rebelles, elle se situe au centre de la Syrie. Pour justifier son «secours» porté à la rébellion au niveau de la Ligue arabe, Doha a indiqué qu'elle craignait un massacre à Qoussair et qui serait perpétré par l'armée syrienne. La question qui mérite d'être posée est la suivante : Pourquoi le Qatar n'avait pas demandé une réunion urgente de la Ligue arabe lorsque les rebelles aidés par les groupes terroristes ont fait des carnages parmi les membres des forces armées et la population ? L'armée syrienne convoitait le bastion rebelle de Qoussair depuis longtemps. Aidées par le Hezbollah, les forces armées ont donné l'assaut et affirmé avoir repris le contrôle de cette agglomération, dimanche 19 mai. Depuis plus d'un an, cette ville stratégique échappe au contrôle du régime de Bachar Al Assad. Située dans la province centrale de Homs, elle est placée dans l'axe reliant la capitale Damas au littoral, sa base arrière. En outre, elle sert de point de passage d'armes et d'hommes pour les rebelles à partir du Liban voisin. Au moins 55 personnes, dont une majorité de rebelles, sont décédées au cours cette journée, selon l'Observatoire syrien des droits de l'Homme, qui s'appuie sur un réseau de militants et de sources médicales en Syrie. En première ligne au début de l'assaut, le Hezbollah aurait de son côté perdu 23 combattants. Selon l'agence officielle syrienne les forces gouvernementales ont «rétabli la sécurité et la stabilité dans la plupart des quartiers de la ville». Un soldat interrogé sur place par la télévision d'Etat a affirmé que l'armée avait laissé le front nord-ouest ouvert pour permettre à la population de partir. La veille de l'offensive, Bachar Al Assad avait accordé un entretien à Telam, l'agence de presse officielle argentine, à travers laquelle il a martelé son refus de quitter le pouvoir avant l'élection présidentielle de 2014. Selon ses déclarations, démissionner serait fuir. Le comité de la Ligue arabe sur la Syrie se réunira d'urgence demain, dans la perspective d'une conférence de paix internationale visant à trouver une issue au conflit syrien, a indiqué dimanche le secrétaire général adjoint de la Ligue. Les ministres des Affaires étrangères du Qatar, d'Algérie, du Soudan, d'Egypte, d'Oman et d'Irak, vont débattre d'un accord entre Moscou et Washington concernant cette conférence, qui prévoit un dialogue entre régime et opposition, a indiqué Ahmed Ben-Hilli à la presse. L'Arabie Saoudite et les Emirats arabes unis se joindront également à la rencontre afin de «suivre les développements en Syrie à la lumière de l'accord russo-américain», a-t-il ajouté. En somme, la Ligue arabe est redevenue en quelque sorte un département voire un ministère des Affaires étrangères du Qatar