Mohammed Saïd, président du Parti de la liberté et de la justice (PLJ), qui a animé vendredi après-midi un meeting à la salle de conférences du complexe culturel Aïcha-Haddad de Bordj Bou Arréridj, a qualifié les surenchères sur la maladie du président de la République d'immoral et d'irresponsable. «Pourtant, nos valeurs islamiques nous interdisent de parler avec une certaine vengeance de la maladie d'une personne», a précisé Mohamed Saïd qui a ajouté que le Président peut tomber malade comme tout être humain. «L'Etat fonctionne et le gouvernement poursuit sa mission», a indiqué le président du PLJ. «En tant qu'hommes politiques, nous devons faire la différence entre les conflits politiques et l'intérêt du pays», a tenu à préciser Mohamed Saïd. Il n'a pas ménagé ses mots pour répondre aux dernières déclarations d'un parti politique marocain sur l'annexion de Tindouf et Béchar par le Maroc : «A chaque fois que nos voisins ont des problèmes internes, ils nous sortent cette revendication. Je tiens à rappeler que les frontières algériennes sont irriguées du sang de chouhada. En 132 ans d'occupation, les Algériens ont payé plus de 8 millions et demi de martyrs», a déclaré Mohamed Saïd qui a ajouté que les Algériens donneront une leçon inoubliable à celui qui osera toucher à nos frontières. S'exprimant sur le projet de révision de la Constitution, le président du PLJ a précisé que son parti propose, en premier lieu, la mise en place d'une «Constitution consensuelle», fixant à «un mandat renouvelable une seule fois», le mandat des élus, de la base au sommet, la mise en place d'un «régime parlementaire modifié» avec la conservation du tiers présidentiel dans une période transitoire d'une durée de 10 ans, avant de revenir à un régime parlementaire. Concernant son élection aux présidentielles de 2014, Mohamed Saïd a clairement fait savoir qu'elle n'est pas à l'ordre du jour mais c'est le congrès extraordinaire du parti, qui se tiendra à la fin de cette année, qui décidera. «Nous sommes un parti qui avance à petits pas mais sûrement», a-t-il ajouté. Pour ce qui est de l'affaire du directeur du quotidien Mon Journal, Mohamed Saïd a donné sa version : «D'abord le quotidien n'a pas été suspendu. Ce qui s'est passé, c'est que le ministère de la Communication l'a contacté cordialement comme il l'a lui-même reconnu pour lui demander de baisser l'intensité du dossier qu'il devait publier. Ce qu'il a accepté. Comme il était tard pour le faire, il a reporté la parution au lendemain. Le journal n'est pas sorti le dimanche.» Mais les autres jours, il était chez les kiosques, a-t-il précisé. «Il faut comprendre qui est visé. L'Etat a le droit de se défendre comme la presse a aussi le droit d'écrire», ajoute-t-il. «Il n'y a plus de censure en Algérie. Cette ère est révolue», lancera-t-il.