Les forces armées s'en mêlent et donnent 48 heures aux politiques égyptiens pour trouver un consensus. L'armée a ajouté que passé ce délai, une feuille de route émanant de l'institution militaire sera mise en application pour éviter l'effusion de sang et la déstabilisation du pays. Ainsi, l'armée sort de son silence par un communiqué lu par le chef d'état-major de l'armée égyptienne et par lequel il a accordé un délai de 48 heures aux responsables politiques pour «satisfaire les demandes du peuple». Le général Abdel Fatah al Sisi qui s'est exprimé via la télévision de l'Etat n'a pas demandé au président Morsi de démissionner, principale revendication des opposants qui ont manifesté par millions, dimanche. Il a en revanche déclaré que l'armée présenterait sa propre «feuille de route» pour sortir de la crise si les politiques n'arrivent pas à s'entendre. Il a ajouté que l'armée, qui a géré la transition entre la chute de Hosni Moubarak en février 2011 et l'élection de Mohamed Morsi l'été dernier, ne souhaitait plus s'impliquer en politique ou au gouvernement. A travers le message des forces armées, il est évident de dire que les jours du président égyptien sont comptés et qu'il sera mis fin à ses fonctions par le biais d'un «coup d'Etat blanc». Si Mohamed Morsi ne sera pas arrêté, les forces armées annonceront sa mise en «retraite», la dissolution du gouvernement et du Parlement. Pour ne pas laisser le pays sans gouverneurs, les forces armées auront pour charge de diriger le pays. Une autre hypothèse, un gouvernement provisoire composé de personnalité sera désigné pour gérer à titre provisoire le pays et préparer de futures élections. L'intervention des forces armées pourrait sortir le pays de cette situation. Malheureusement, cet état de fait ne sera que provisoire car même l'organisation de nouvelles élections ne fera que retourner le pays au début de la prise du pouvoir par les Frères musulmans. A l'état actuel des choses, le courant islamiste sera le premier vainqueur dans n'importe quelle élection qui sera organisée en Egypte. Plusieurs politiciens ne savent pas encore que les électeurs égyptiens n'ont pas choisi la «personne » de Mohamed Morsi en qualité de président d'Egypte. C'est le projet islamiste que les électeurs ont choisi en la personne de Mohamed Morsi. N'importe quelle autre personne, à la place de Mohamed Morsi, qui porterait le projet islamiste, sera élue haut la main. Si demain Mohamed Morsi ne se présentera pas aux élections présidentielles, c'est un autre candidat issu des Frères musulmans ou des salafistes qui sera le plus favori d'être élu. A quoi bon alors de perdre du temps pour retourner à la case départ ? En revanche, si les mêmes candidats se présenteront sous une autre bannière autre que le courant islamiste, ils ne seront même pas élus par la minorité des électeurs. Comme on le constate, c'est en instrumentalisant l'islam que ces mouvements et ces candidats voulaient s'accaparer du pouvoir. La seule façon de mettre l'ensemble des partis politiques à pied d'égalité consiste à interdire à n'importe quel mouvement d'instrumentaliser la religion à des fins politiques. Les Occidentaux qui ont également souffert de cette situation ont réussi il y a des dizaines années à mettre leur peuple à l'abri des conflits religieux. Ce n'est malheureusement pas le cas pour les pays du monde musulman qui continuent de faire du commerce politique avec l'islam pour s'accaparer du pouvoir.