Kif traité, carburant, véhicules recherchés et produits alimentaires sont les produits les plus ciblés par les réseaux criminels. Au cours des six premiers mois de l'année, les services de la Gendarmerie nationale ont saisi près de 46 tonnes de cannabis et un million de litres de carburant destinés à la contrebande. Intervenant, hier, à une conférence de presse tenue au siège du commandement de la Gendarmerie nationale, le colonel Mohamed Tahar Benamane, directeur de la sécurité publique et de l'emploi a indiqué que le trafic ne concerne pas seulement les villes frontalières à la lumière des saisies importantes de drogue opérées dans des wilayas de l'intérieur. Ainsi, 1 889 affaires liées à la drogue ont été traitées représentant 27,23% du crime organisé constaté au cours de cette année, soit une hausse de 13,16% par rapport à la même période de l'année dernière. Contrairement aux années précédentes où les grandes prises étaient effectuées aux wilayas frontalières à l'ouest et au sud-ouest (Tlemcen, Béchar et Tindouf), les saisies les plus importantes ont été enregistrées cette année à Oran, Constantine et Blida. Le représentant de la gendarmerie a expliqué ce changement dans la cartographie des saisies par le renforcement permanent des dispositifs à l'intérieur du pays permettant de coincer les narcotrafiquants ayant réussi à échapper au dispositif des frontières vastes partagées avec le pays producteur du cannabis. En effet, le contrôle et les investigations ont été renforcés dans toutes les régions du pays afin de freiner le passage de quantités de drogue destinées généralement à transiter par l'Algérie pour atteindre d'autres pays voisins en destination vers les marchés de l'Europe et du Moyen-Orient. Le colonel Benamane a réitéré cette position de pays de transit pour l'Algérie tout en tirant la sonnette d'alarme sur des proportions que prend la consommation de ces drogues sur le marché local. Jugeant le chiffre d'insignifiant par rapport à la population du pays, le directeur de la sécurité publique a indiqué que les affaires de drogues traitées au premier semestre de l'année impliquent 2 972 personnes dont 74,66% de consommateurs et 25,34% de commerçants, ce qui traduit le pays progressivement vers la phase de consommation tout en maintenant son statut de pays de transit si on considère les énormes quantités saisies dans ce sens. Pour ce qui est de la contrebande du carburant, l'intervenant a de même expliqué que le problème ne concerne plus que les wilayas frontalières car des quantités importantes sont pompées des wilayas de l'intérieur vers les frontières pour terminer chez les pays voisins. Il s'agit, entre autres des raisons de la pénurie du produit qui affecte plusieurs wilayas ces derniers mois où la demande de la contrebande a augmenté et son acheminement est devenu plus intense à travers les voies de communication vers les frontières, notamment sur l'autoroute Est-Ouest. C'est la même chose pour les différents produits alimentaires destinés à la contrebande. Outre le trafic de drogue et la contrebande, la Gendarmerie nationale a constaté au cours de cette année une hausse sensible dans toutes les formes de criminalité. En somme, 42 766 affaires de criminalité ont été traitées dans le droit commun, les lois spéciales, le crime organisé et l'exécution des mandats de justice, impliquant au total 43 203 personnes. Une moyenne de 236 affaires traitées par jour a été relevée. Les atteintes aux biens et aux personnes interviennent en première position avec respectivement 9 777 et 8 309 affaires. La lecture des statistiques des affaires traitées durant le premier semestre indique que les wilayas les plus touchées sont Alger (7,20%), Oran (7,20%), Sétif (4,25%), Tlemcen (3,81%), Blida (3,80%) et Sidi Bel-Abbes (3,39%). A noter, également, que l'apport de la police technique et scientifique a permis l'élucidation de près de 20% des affaires criminelles et que le taux de résolution globale des affaires a atteint 78% contre 67% l'année dernière.