Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, Rachid Benaïssa, a indiqué qu'il allait défendre auprès du gouvernement la reconduction de l'exonération de la TVA et des droits de douanes sur le maïs et le soja au profit de la filière avicole, une mesure qui sera accompagnée d'un dispositif de suivi et de contrôle. «Je vais défendre la reconduction de l'exonération, mais à condition qu'on mette en place un dispositif pour calculer l'effet d'application de cette mesure et on demandera par la suite des remboursements», a déclaré le ministre lors d'une réunion avec le Comité interprofessionnel de la filière avicole. Ce dispositif de contrôle est une mesure incitative destinée à encourager le professionnalisme au sein de la filière. «Si on reconduit l'exonération des droits de douanes sur les matières premières, on doit répercuter cela sur toute la chaîne de production jusqu'au consommateur final», a-t-il souligné. L'exonération des droits de douanes et de la TVA sur le maïs et le soja, deux matières essentielles composant l'aliment de bétail, coûte près de 15 milliards de DA au Trésor public, selon le ministre. La reconduction de cette mesure en 2014 va donner encore du temps aux professionnels d'améliorer leurs performances, a estimé M. Benaïssa qui juge que cette décision, prise en août 2012, avait donné des résultats positifs citant, entre autres, la hausse de la production des viandes blanches de plus de 30% et une baisse des prix à la consommation de la volaille. La production des viandes blanches a atteint 3,2 millions de quintaux au cours des neuf premiers mois de la campagne agricole (2012/2013) contre 2,62 millions de quintaux lors de la même période de la saison précédente, alors que l'objectif annuel retenu au titre des contrats de performances pour la campagne en cours est de 3,1 millions de qx. Cependant, la filière n'a pas encore atteint tous ses objectifs car des contre-performances subsistent encore notamment en matière d'élevages qui ne répondent pas aux normes requises, du gaspillage et de la hausse de l'indice de consommation chez les éleveurs qui engendre des pertes au niveau du prix de revient. Ainsi, pour produire un kilogramme de viande blanche l'éleveur utilise 2,5 kilogrammes d'aliment, ce qui est jugé excessif comparativement aux pays de la région dont l'indice de consommation ne dépasse pas 1,7 kg. «Nous faisons des performances médiocres car beaucoup d'entre nous ne travaillent pas selon les normes. Nous sommes appelés à une meilleure organisation», a reconnu le président du Conseil interprofessionnel de la filière avicole, M. Mohammed Laidouni. Ce dernier a appelé les importateurs de matières premières à s'impliquer davantage dans la structuration de la filière en respectant notamment la structure des prix appliqués au niveau national suite à la suppression des droits de douanes. M. Laidouni a exhorté les abattoirs à s'impliquer dans l'opération de stockage afin d'absorber les surplus de production. Le ministre s'est dit prêt à encourager les accords interprofessionnels et a demandé au Conseil de proposer un type d'accord à instaurer pour que les pouvoirs publics le valident et l'accompagnent par des dispositifs de contrôle du respect des clauses au niveau de toute la chaîne, allant des intrants jusqu'au prix du produit final.