200 personnes ont pris part au rassemblement prévu, hier samedi, au carrefour Matoub-Lounes, à l'entrée ouest de Tizi Ouzou, auquel ont appelé d'anonymes citoyens pour la plupart identifiés comme étant des autonomistes du MAK pour dénoncer «la persécution des non-jeûneurs, le piétinement des valeurs de tolérance et de cohabitation harmonieuse de toutes les opinions et confessions qui ont cours en Kabylie depuis la nuit des temps». Le déjeuner public contre «l'inquisition» et pour «la liberté de conscience» ne s'est pas déroulé tel que souhaité par les autonomistes du MAK qui voulaient faire croire à l'opinion publique qu'en Kabylie les préceptes de l'islam, principalement le jeûne, ne sont pas respectés. Seule une poignée de personnes, des jeunes pour la plupart, a pris part au rendez-vous, en consommant de l'eau minérale pour certains, en fumant une cigarette pour d'autres, sous le regard des passants, des caméras et flashs des journalistes locaux, nationaux et étrangers. Des personnes, bien que n'observant pas le jeûne ont, en effet, refusé de manger en public considérant que c'est un non-respect pour autrui. « En fait, on est là par curiosité, sans conviction aucune», disent-ils, d'autant que, ont-ils poursuivi, « jamais de mémoire d'un Kabyle, un non-jeûneur ne s'est affiché publiquement, jusqu'à l'apparition de la violence islamiste, pratiquée et véhiculée par les tenants d'un obscurantisme radical au mépris de l'islam tolérant pratiqué par les citoyens de Kabylie ». La Kabylie, ont-ils poursuivi, a de tout temps été respectueuse des valeurs de l'islam et cela nul ne peut le nier sauf, bien entendu ceux qui veulent instrumentaliser la religion à des fins bassement politiques comme l'ont déjà fait les islamistes durant les années 90. Parmi les signataires de l'appel à cette manifestation organisée contre «l'inquisition des non-jeûneurs» en Kabylie, le premier responsable du MAK, Bouaziz Aït Chebib a appelé «au respect des confessions et de la liberté du culte en Algérie». Notons par ailleurs que selon des sources sécuritaires, les persécutions dont ont fait l'objet des non-jeûneurs en Kabylie étaient l'œuvre de policiers et/ou de gendarmes, zélés, qui ont agi de leur propre gré et non, a-t-on tenu à préciser, suite à un quelconque ordre de chefs hiérarchiques, d'interpeller ou d'arrêter quiconque n'observe pas le jeûne, même sur la voie publique.