Douze membres présumés d'Al-Qaïda ont été tués en une seule journée au Yémen avec l'intensification des attaques de drone américains contre les membres du réseau accusé d'avoir projeté des attentats d'envergure contre les intérêts occidentaux. La dernière série de trois raids a été lancée jeudi, jour où les Yéménites célébraient le début de l'Aïd El-Fitr, fête marquant la fin du mois de jeûne musulman du Ramadhan. Ces raids: deux dans la zone de Moukalla (sud-est) et le troisième à l'est de Sanaa, portent à huit le nombre d'attaques du genre depuis le 28 juillet. Ils ont visé des membres du réseau circulant en voiture et tué au total 36 personnes, selon des sources tribales et militaires, dans les zones d'implantation d'Al-Qaïda, à savoir l'est de Sanaa, le sud et le sud-est du Yémen. Les Etats-Unis sont les seuls à disposer dans la région de drones et les autorités yéménites n'ont jamais clairement démenti l'utilisation de ces engins contre Al-Qaïda. Elles ne cessent d'ailleurs pas de réaffirmer qu'elles collaboraient avec leurs alliés internationaux pour lutter contre le réseau extrémiste. Ces attaques ont été menées alors que les Etats-Unis ont lancé il y a une semaine une alerte de sécurité face à des menaces d'attentats d'Al-Qaïda et fermé une vingtaine de leurs représentations au Moyen-Orient, y compris à Sanaa, et en Afrique. Le Wall Street Journal a rapporté jeudi que c'était la branche d'Al-Qaïda au Yémen, et non le chef du réseau extrémiste Ayman al-Zawahiri, qui est à l'origine du projet d'attentats anti-occidentaux qui a poussé les Etats-Unis à lancer l'alerte. Le quotidien, citant un responsable américain anonyme, affirme que le chef d'Al-Qaïda dans la péninsule arabique (Aqpa), Nasser Al-Whaychi, basé au Yémen, est le cerveau de ce projet d'attaques. Al-Zawahiri, ex-bras droit d'Oussama ben Laden, n'a fait qu'approuver l'opération initiée au Yémen, selon une conversation interceptée par le renseignement américain entre le numéro un d'Al-Qaïda et des responsables de filiales du réseau. «Qu'Al-Zawahiri donne sa bénédiction à un projet qui est d'ordonner lui-même le complot ou d'être capable de lancer une attaque du style 11-Septembre», souligne ce responsable cité par le WSJ.